Chapitre 8: petit déjeuner malaisé
Retour à table, le soleil baignait la table d'une lumière dorée. Yuna et Haya rejoignaient Max et Axel pour un petit déjeuner qui s'annonçait bien différent des autres matins habituels des filles. Cette fois-ci, les visages familiers avaient laissé place à de nouvelles têtes : des amis de Max, tous souriants, mais avec une intensité qui les rendait presque intimidants.
Yuna s'installa lentement, sa queue de cheval haute, tout en jetant des coups d'œil nerveux aux jeunes hommes et femmes qui discutaient joyeusement. L'absence de Max à ses côtés semblait perturber l'équilibre. Elle ressentait déjà une tension sourde, amplifiée par le fait qu'elle était observée.
Haya, plus à l'aise, présenta Yuna au groupe. Yuna prit sur elle et déploya un effort pour sourire, mais il lui semblait que ses lèvres peinaient à s'ouvrir.
Les amis de Max semblaient désireux de se faire une idée de ces jeunes femmes amenées par leur Alpha et son bêta, et Yuna ne pouvait s’empêcher de sentir leurs regards pesants sur elle. L'un des garçons, un brun aux yeux perçants, la fixait sans relâche tout en conversant avec Max. Son sourire semblait trahir un intérêt désinvolte, ce qui faisait frissonner Yuna. "Que veulent-ils de moi ?" se demanda-t-elle, piégée dans ses propres pensées, anxieuse à l’idée de revivre son passé.
Des rires éclataient autour de la table, et cette atmosphère apparemment détendue n'était qu'un reflet amer pour Yuna. Les échanges entre Haya et les autres, pleins de blagues et de taquineries, résonnaient comme un bruit lointain dans un univers où elle se sentait déconnectée.
« Alors, Yuna, qu’est-ce que tu penses de la maison de notre Al ? » l'interrogea une fille. Axel intervint immédiatement en précisant, « enfin, la maison de Max. »
Yuna balaya la bâtisse du regard, à la recherche d'un échappatoire. À ce moment-là, elle aurait voulu se fondre dans la peinture murale. « Euh, c’est sympa… », murmura-t-elle d'un ton monotone, évitant soigneusement le contact visuel. Son cœur battait à tout rompre. Chaque mot qu'elle articulait semblait aiguiser leur curiosité à son égard.
Alors que la conversation continuait autour de la table, Yuna sentit le poids des regards peser encore plus lourdement sur elle. La tension dans l’air était palpable, et elle se sentait submergée par la nervosité. Les rires des autres semblaient se moquer de son malaise, amplifiant son envie de fuir cette situation où elle ne se sentait pas à sa place.
Soudain, une des amies de Max se leva pour aller chercher du jus, laissant derrière elle un vide dans l’excitation ambiante. C’était le moment parfait. Yuna profita de cette interruption pour se lever lentement, feignant d'avoir besoin de quelque chose dans la cuisine.
« Je… je vais chercher un verre d’eau, » murmura-t-elle, la voix tremblante. Haya la regarda avec une question dans les yeux, mais Yuna ne lui laissa pas le temps de répondre et se dirigea rapidement vers la cuisine.
Une fois à l’intérieur, elle se retrouva entourée de silence, à peine troublé par le bruit de la vaisselle. Elle inspira profondément, essayant d’apaiser la tempête qui faisait rage dans son esprit. Loin des regards scrutateurs, elle se laissa aller contre le plan de travail, fermant les yeux un instant pour rassembler ses pensées.
Mais la tranquillité fut de courte durée. Les rires et les conversations joyeuses de la table atteignaient encore ses oreilles, tels des échos de son propre isolement. Elle devait faire quelque chose. Poussée par une impulsion irrésistible, Yuna ouvrit la porte et prit la fuite.
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