Tablette Alaran

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Le regard posé sur la tête gisante à ses pieds, Ashron détaillait son expression de mort imminente. Puis il laissa ses yeux fixer Ragnarok qui ruisselant de son sang. Les rayons de l’Heolar s’élevant dans le ciel se reflétaient d’un feu carmin sur l’arme carnassière.

Derrière l’ancien Exetra Prime, à plusieurs piecs, les zié Harzerezhiés se relevaient péniblement. Vivants mais sérieusement blessés, ils s’efforçaient à panser leurs plaies.

« Tiens bon, je t’en prie ! criait Haria à Guidomex. Vite Vallia, s’il te plaît »

Ses yeux embués de larmes imploraient l’eraiéé de faire quelque chose. Blottie contre elle, l’eraié perdait des quantités inquiétantes de sang.

Zaouiñ était sa seule chance.

Mais Vallia n’avait plus de force. Les plaies restèrent insensibles à l’hahud et le sang s’échappait d’autant plus du corps meurtri de Guidomex. L’eraiéé voulait tant le sauver mais ses propres blessures la rendaient impuissante.

Soudain, plusieurs brins azurés vinrent se lier à elle. Ses yeux se posèrent sur leur source pour voir Ashron incantant reizahné sur les zié harzerezhiés. Tous enchevêtrés dans des filins d’un bleu éclatant, ils recouvraient leur vigueur, et Vallia put se concentrer sur les plaies de Guidomex.

Couverts d’ecchymoses, Adony et Sirux rejoignirent Haria pour l’aider à relever l’eraié. Les plaies de ce dernier n’étant plus, Vallia se concentra sur les autres. Seule Mayelle avait réchappée à la fureur d’Eragor. Et à la vue d’Ashron, elle se précipita vers lui.

« On croyait que tu étais mort ! lui cria-t-elle sans lui laisser le temps de parler. Comment as-tu fait ? Que s’est-il passé ?

— Skyva… parvint à répondre Ashron. Elle est toujours en moi… Je crois… enfin je ne suis pas sûr. C’est confus.

— Comment serait-ce possible ? demanda Vallia dont le cristallin regard s’était assombrit.

— J’ai posé les mains sur la stèle pour… tenter de la contrôler. Et sa voix a brièvement raisonnée dans ma tête. L’instant d’après, la porte du Purgatoré m’était ouverte.

— Peu importe, nous sommes vivants grâce à toi, remercia Sirux. Tu as vaincu cet edroch d’Eragor.

— Je ne te fais toujours pas confiance ! s’exclama Haria en serrant Guidomex contre elle. »

Pendant qu’Ashron tentait d’expliquer les raisons de sa survie, le temps fut donné au soin pour remettre Guidomex, Sirux et Adony d’aplomb. Dès que leurs pieds furent capables d’enchainer plus d’un pas, le retour vers les quartiers de l’Harzerezh fut entreprit.

Il fallut cependant traverser la foule formée suite à la mort d’Eragor et des dié-xié exetras.

— Est-ce que la Komunozhra est finie? demanda un lamisiés à Guidomex qui boitait encore.

— Qu’allons-nous devenir ? interrogea un autre. Sommes-nous sûrs que d’autres exetras ne vont pas venir se venger ? »

En retrait, Ashron laissa ses compagnons répondre aux inquiétudes. Il fixait la scène, pensif. « Si seulement vous saviez…» se dit-il. Les niés autres Exetras Primes allaient réagir.

Enfin libéré des questions des lamisiés venus assister à leurs exécutions, les ptié harzerezhiés laissèrent le champ de bataille derrière eux. Arrivé à destination, la façade éclairée par l’acec’hweld laissaient apparaitre d’inquiétants stigmates.

En passant la porte, l’inquiétude se confirma par une pièce maculée d’un rouge et écarlate liquide. Des piles de cadavres ensanglantés jonchaient l’endroit et la rance odeur de la mort vint emplir leurs narines. Ne pouvant supporter tel scène, Mayelle ressortit pour éviter de rendre le peu qu’elle avait dans l’estomac. Les autres restèrent là, en silence, aucun mot ne leur venant à l’esprit.

Tandis que Guidomex laissait la rage lui serrer les poings, Adony étudia les recoins de la pièce. En l’explorant, ses yeux remarquèrent des cadavres d’exetras mêlés aux harzerezhiés. Ils avaient résistés, au point de tous y laisser la vie.

« Partons pour Alaris, suggéra Sirux, Brulons tous et rejoignons Killei. Là-bas, nous serons mis en sécurité.

— Qui est Killei ? demanda Ashron

— Killei Vozoïtré, le chef de L’Harzerezh d’Alaran. »

Tout ce qui aiderait à l’embrasement du bâtiment fut regroupé au centre de la pièce rougis par le sang versé par les harzerezhiés et les exetras. Rapidement, un monticule de gravats fut formé et enflammée par l’Ignis de Vallia. Dehors, un brasier émergea doucement du bâtiment pour se transformer en un incontrôlable incendie.

Les ptié compagnons fixèrent l’incandescent spectacle, à penser à ceux qui étaient mort, jusqu’à ce que l’immeuble ne s’effondre sur lui-même.

Ashron fut le premier à tourner les talons pour partir, rapidement suivi par les zié autres. Les rues de Lamis, alertés par le gigantesque brasier, foisonnèrent d’une inhabituelle activité à cette heure de l’acec’hweld. Profitant de l’effervescence, Ashron repéra dié aerliestrs qu’il força, puis démarra sans se faire remarquer.

A leur bord, chacun s’installa pour laisser derrière eux Lamis, et avec elle cette belle victoire entachée par l’amertume de la défaite.

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