Tablette Azur
Emergeant du néant, les astralians et abyssiens dans un absolu accord enveloppèrent le corps d’Ashron, formant un brasier azur que rien ne pourrait éteindre. Autour de lui, le sol et l’air crépitèrent à l’unisson, faisant vibrer toutes matières qui façonnaient le TrEvIllIA En dEn.
Tentant péniblement de se relever, Vallia ne pouvait se détourner du visage effrayant de l’ancien Exetra Prime. Son regard apeuré fixait l’absence de pupille et de blanc maculé. Seuls deux iris électrique subsistaient en deux éclats azurés, affamés par le désir de destruction.
Le pas assurée, Ashron avança vers Maragor qui serrait sa lame, comme si c’était la première fois qu’il la brandissait. D’une main ferme, l’ancien Exetra Prime empoigna la fusée de Ragnarok, laissant la lame rugirent de flammes azurée, qui s’étendirent jusqu’à totalement l’envelopper.
L’instant d’après, Ashron se trouvait devant l’exetra au sourire maintenant effacé. A aucun moment les yeux de Vallia ne discernèrent le mouvement. Durant son déplacent, le temps s’était figé pour lui permettre d’avancer vers son ennemi.
D’une main, Ashron écrasa sa lame contre celle de Maragor. Seul le réflexe apeuré de ce dernier lui sauva la tête. Mais, imperturbable, l’ancien Exetra Prime continua ses coups, avançant à mesure que son adversaire reculait, jusqu’à ne trouver d’autre stratégie que le repli.
Pensant être à l’abri, Maragor fixa le visage d’Ashron qui le suivait du regard. L’instant d’après, le souvenir de sa puissance d’élu de Skyva enserra son être. Immobilisé par la peur, son esprit cherchait à s’enfuir, à quitter le combat qu’il savait perdu.
Soudain, Ashron disparut pour réapparaitre à ses côtés, Ragnarok lancée sur son flanc. Maragor interposa sa lame et supporta la violence se répercutant dans ses bras. Les pieds fermement ancrés au sol, il chercha à riposter mais son adversaire se glissa sur le côté opposé pour lui trancher le bras gauche.
Un hurlement de douleur mêlée à la folie raisonna sur toute la place. De ce qui fut son bras jaillissait un flot de sang continu, accompagné d’une insoutenable et inconnue douleur.
Impassible, Ashron leva son épée au-dessus de l’adversaire vaincu, agenouillé à ses pieds. L’instant d’après, un puissant orage électrifié parcourra son corps, stoppant un instant son geste, avant qu’il ne reprenne le chemin de la tête de Maragor, balayant tout gravât présent derrière ce dernier.
A l’origine de l’hahud, Helmior fixait la tête qui roulait aux pieds de l’ancien Exetra Prime. Est-ce que sa puissance est retrouvée? pensa-t-elle en voyant Ashron lever son pied pour écraser la tête inanimée. Puis, la peur enserrant son ventre, elle le vit poser les yeux sur elle.
L’instant d’après, il était devant elle, Ragnarok pointé sur son torse. D’un geste assuré, il l’enfonça pour la transpercer de part en part, ouvrant une plaie suintante d’un flot mortelle qui éclaboussa son visage inexpressif.
Le regard imperturbable et le geste précis, Ashron trancha le corps de l’Exetra Prime omiardiéé en deux. Une suffocation de quelques instants fut nécessaire à Helmior pour rendre son dernier souffle, noyée dans le lac pourpre et ferreux de son propre sang.
Ignorant l’épilogue du massacre d’Exetras Primes, Sirux et Valros maniaient leurs lames l’un envers l’autre. Les mouvements de ce dernier était les plus rapides, mais Sirux supportaient les taillades de sa chair en ripostant avec force et précision.
A mesure que la confrontation s’éternisait, Valros ressentait d’inconnues douleurs. Sur sa tunique d’un gris aussi neutre que sa chevelure, le rouge de son sang ressortait à chaque coup que Sirux parvenait à lui porter. La masse d’amatia déchirait autant qu’elle écrasait, au point de faire reculer l’Exetra Prime.
Soudain, devant ses yeux surpris, les plaies qui devraient avoir raison de Sirux commencèrent à se refermer. Derrière ce dernier, Vallia incantait zaouiñ avec une puissance jamais vu par Valros, au point de pousser son esprit à se questionner. Comment les harzerezhiés peuvent-ils être aussi puissant sans les Axems ?
Un flux de Via vint perturber son questionnement, au point de le faire esquiver par réflexe. Guidomex venait de surgir depuis sa gauche, driaxes en main, pour l’attaquer. La dextérité de l’Exetra Prime lui permit de reprendre rapidement ses appuis pour riposter.
Ce fut au tour de Guidomex d’échanger coup pour coup avec Valros.
Revigoré par Vallia, Sirux fixa la confrontation, à la recherche du bon moment. Les pieds fermement ancrés au sol, l’eraié concentra son être pour ressentir le flux dont Ashron parlait tant. Depuis sa masse d’amatia vibrante, émergea des flammes azurés qui dansait le long de son corps.
Puis il s’élança.
D’un geste circulaire puissant, au moment où Guidomex lança ses driaxes sur un Valros reculant, Sirux projeta toute sa force dans sa masse. L’esquive n’étant pas possible, l’Exetra Prime encaissa la violente explosion qui emporta sa jambe.
Le regard devenu trouble, il le posa sur son membre écrasé et discerna le carmin de son sang qui coulait à flot, avant de distinguer clairement les contours des deux lames de Vallia qui disparurent dans son estomac.
Sentant les armes se frayer un chemin dans ses entrailles, Valros ne bougeait plus et seules ses suffocations mouvaient son corps meurtris. Lentement, l’eraiéé retira ses lames pour laisser Sirux le surplomber.
« Tu as perdu. lui lança-t-il
— Il semblerait, répondit l’Exetra, résigné. »
D’un fatal mouvement rageur, Sirux rabattit son arme encore luisante d’azur sur sa tête, projetant lambeau de chairs et fluide vital aux alentours.
Puis ce fut le silence.
Le pas fatigué, Vallia s’approcha de Sirux qui s’était assis au sol, aussi épuisé par l’affrontement que surpris de son issu.
« On a vaincu un Exetra Prime ?
— Laisse-moi soigner tes blessures, répondit Vallia, les yeux rougis par des larmes roulantes sur ses joues.
— Pourquoi ces larmes ? voulut savoir Sirux en se relevant.
— Adony… Il est mort. »
D’une main apaisante, Sirux aida Vallia à rester sur ses jambes. Cherchant à masquer la peine qui envahissait ses yeux embués, l’eraié la soutint pour l’emmener auprès de Guidomex qui avait rejoint Haria et Mayelle.
Tout en se rapprochant d’eux, l’eraié remarqua les monticules de cadavres qui stagnaient çà et là, accompagnés d’une sanglante odeur ferreuse flottante dans l’air. Détournant le regard des carcasses encore chaude, les deux eraiés rejoignirent leurs compagnons.
« Haria, Mayelle, vous allez bien? demanda Sirux en s’abaissant à leur niveau.
— Non, répondit Haria en fixant un corps recouvert par la tunique de l’ancien Exetra Prime.
— Où est Ashron ?
— Après avoir tué Helmior et l’autre Exetra, il a… commença Mayelle
— Poursuivit l’Exetra Prime omiardié qui se battait contre Guidomex. Ses bêtes de glaces et sa lame ont massacré les exetras qui se dressaient devant lui, coupa Vallia. Même Gimor a fui devant une telle puissance de destruction.
— Nous devons le retrouver, répondit Sirux en regardant les yeux choqués de ses compagnons. Ainsi que Killei.
— Je pars à la recherche d’Ashron, dit Vallia en se levant.
— Je viens avec toi, ajouta Mayelle en précédant l’eraiéé.
— Non, reste avec ton frère et ta sœur. Cela vaut mieux »
Mayelle resta immobile à fixer Vallia s’éloigner dans le cimetière d’exetras. Elle voulait l’accompagner pour l’aider à raisonner Ashron. Son être aspirait tant à ce qu’il ne succombe jamais plus à pareil rage que sa faiblesse lui enserra le ventre. Son esprit ne pouvant faire face, elle resta à regarder Vallia disparaitre.
Voyant des cadavres d’exetras éparpillés le long d’une rue, l’eraiéé aux yeux électrique suivit la macabre piste en espérant tomber sur Ashron. En chemin, quelques survivants harzerezhiés croisèrent sa route, le regard marqué par la violence des combats. Ebranlée par la perte des Exetras Primes, la Komunozhra s’était repliée et la victoire semblait acquise.
Mais à quel coût ? pensa-t-elle.
Sur une place longeant les vieux remparts d’Alaris, le regard fixe, Ashron était debout, Ragnarok dans sa main droite, une partie du tranchant planté dans le corps puissant d’un omiardié. Autour de lui ne subsistaient que cadavres et débris. Et parmi cette désolation, ses yeux fixaient un corps en particulier, fumant et étendu sur des gravats carbonisés.
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