Mon opinion, rien que mon opinion.
Bonsoir,
Je ne souhaite pas polémiquer sur le sujet du genre, ce n'est ni le lieu ni l'endroit.
Je me bornerai seulement à parler du français, et de l'envahissement de la culture anglo-saxonne dans notre langue.
Certains diront : le phénomène n'est pas nouveau, il existe depuis des dizaines d'années.
D'autres me diront : que vient faire la culture anglo-saxonne là-dedans ?
Tout simplement ceci : celles et ceux qui, comme votre serviteur, ont étudié l'anglais et l'allemand, savent que les langues germaniques ont trois genres ( masculin, féminin, neutre ), contrairement au français, qui n'en comporte que deux ( masculin, féminin ).
La théorie du genre, qui vient des pays germaniques, est admise dans ces pays puisque leurs langues admettent trois genres.
D'où, probablement, l'idée de certaines personnes de prendre modèle, et d'inventer un pronom personnel " iel ", pour catégoriser un genre neutre ( pour les personnes transgenre, ou ceux qui ne se reconnaissent dans aucun sexe ).
Pour ma part, j'avoue ma réserve car, mais c'est seulement mon opinion, inventer un pronom personnel neutre, dans la langue française, c'est catégoriser les personnes transgenres, etc... en objets. Cela n'a aucun sens.
Cette conception, je le répète, ne pose aucun problème dans les langues germaniques
_ En allemand ( Das Mädchen : la femme ; neutre )
_ En anglais ( A Mummy : la momie, est neutre : " Le " momie )
Et en cherchant bien, il doit y avoir d'autres exemples en suédois, hollandais, danois, etc...
Voilà pour les langues germaniques. Maintenant posons-nous la question suivante : pourquoi souhaite-on créer un pronom personnel neutre dans notre langue ?
Voici la réponse : nous avons une société qui s'américanise à tout va, ce qui se caractérise par un appauvrissement du langage. D'où probablement l'idée de quelques individus de lancer un genre neutre.
Je ne pense pas qu'il faille blâmer l'éditeur du Robert, car comme tout éditeur de dictionnaire, il ne fait que repérer, signaler, et noter à l'attention du public les mots qui circulent dans le vocabulaire usuel, mots qui trahissent forcément l'air du temps. Aucune intention idéologique, politique ou militante. Seulement la volonté de soumettre le vocabulaire à l'esprit critique des lecteurs.
En tant qu'hétérosexuel masculin, je ne souhaite pas rentrer dans un polémique sur le genre car, je ne me sens pas le droit de juger des personnes qui, de part leur situation, doivent vivre des problèmes d'identité, pas évidents à affronter. Des situations de conscience qui ne sont pas faciles, et nous invitent à être compatissants, sinon respectueux.
Ceci dit, je ne crois pas que la création d'un pronom personnel neutre puissent résoudre les problèmes que doivent affronter ces mêmes personnes au quotidien. Ce serait plus un ensemble de moyens matériel concrets ( soutien psychologique, aides à l'insertion professionnelle, association d'entraide... ) qu'il leur faudrait, car comme n'importe quel autre public en difficulté, ce sont les réactions de rejet, d'exclusion, quand ce n'est pas de violence à leur égard, qui provoquent l'isolement des personnes non binaires, par exemple...
Ce sont aussi des documentaires, des publications scientifiques, des livres, des émissions de télé... qui pourraient faire comprendre à divers publics ( grand public, cadres, médecins, décideurs... ) les difficultés qu'affrontent ces personnes au quotidien. Alors les mentalités pourraient peut-être évoluer sur le long terme. Et le rejet s'atténuer...
Il faut expliquer les choses sans parti pris, avec du recul, par des érudits ( je n'aime pas le mot " experts " ) et faire des publications, des films... bref, des documents dont la fiabilité ne puisse être remise en cause par quiconque
Je m'en tiendrai là sur le sujet.
Et je concluerai sur l'appauvrissement de la langue française, évoqué précédemment.
Depuis plusieurs années déjà, des termes étonnants sont pris et repris par toutes sortes de journalistes, notamment.
On ne tape plus du poing sur la table, on la renverse. ( Qu'attendent les ébénistes pour protester ? m.d.r )
On ne change plus de méthode, de discours, de façon de faire... mais de logiciel ( Les ordinateurs rament tant que ça ? re-m.d.r. )
Voire même de... paradigme ! ( A placer au Scrabble ! re-re-m.d.r. )
Vous l'aurez compris, ma critique de ce pronom personnel ne m'empêche pas de témoigner mon respect à des personnes qui souffrent certainement d'une situation dont elles se seraient volontiers passées si elles en avaient eu le choix.
Le problème est que nous vivons dans un monde qui a évolué trop vite, et qu'une néo-libéralisation forcenée depuis 1995 a trop vite transformé, bouleversant des pans de vie entiers, dans tous les domaines possibles et imaginables.
Aujourd'hui des démagogues et complotistes profitent du désarroi des peuples, face aux bouleversements en tous genre de nos sociétés 2.0 pour semer la discorde, et espérer en retirer indirectement des avantages. Le COVID 19 n'a fait qu'amplifier cette situation, qui n'est pas prête à disparaître.
Face à cette situation, seuls le bon sens et la vigilance peuvent être des remparts à notre niveau. Mais sans volonté politique, la mobilisation des citoyens à elle seule ne peut suffire.
Leflaneur40.
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