*** Dans la tête de Misalis ***

Je m'éloignais d'eux en cognant des enfants au passage, je ne pris pas la peine de les ressuscités. Qui sait dans quel état ils seraient revenus ?

J'avais beau prié pour qu'ils cessent de me foncer dessus. Quand bien même je réfléchissais à comment les éviter ... Ils ne m'en laissent pas le temps. Bande d'idiots. C'est tout ce qui m'est passé à l'esprit. Abandonnant tout espoir de les sauver, voyant bien que j'avais beau dire ''attention, désolé ''.

Ils ne m'écoutaient pas.

Je me suis dit alors qu'ils n'en avaient rien à faire de ma politesse et donc leur vie de mal élevé ne m'importais plus.

J'avançais donc en ligne droite, conscient du scandale qui allait éclater ce soir. Personne ne me prêtait attention donc je ne serais pas inculpé.

À moins que l'un de ces singes ne me dénoncent. D'ailleurs y'en a un qui me court après.

J'ai très bien vu leur face de gens déçus, choqués et tristes à la fois.

Ma perspicacité au-dessus de la moyenne me réprimandait intérieurement.

Misalis : '' Oui et alors ? Bordel, je sais que je vais le regretter merci cerveau d'Einstein. ''

Je n'étais clairement plus dans mon état normal. Je percevais déjà la falaise raide et à pic qui m'attendait. Un seul faux pas et c'est la chute sans fin.

Espérer me récupérer à ce niveau-là ? C'est comme avaler un nid de mouche. C'est inutile et dangereux.

Je sentais les prémices d'un caractère froid et impassible m'atteindre. Ce qui pour ceux qui me connaissent ne me ressemble pas, mais alors pas du tout.

Je suis plus un jumeau caché de Wyatt sous sa carapace de petit frère du groupe.

Mon côté perspicace, me dit que tant qu'à avoir envoyé les gosses à la mort. Fallait aussi envoyer leur famille.

Après une semaine d'errance je les ai tous ''abattus''.

Mon téléphone jeté dans la fontaine du campus alors que je passais par là.

Mon sac le contenu éparpillé dans une rue au coin d'un restaurant.

Des semaines après.

Des affiches de recherches de mon visage placardé partout en ville.

Mais pas pour mes meurtres, plutôt pour ma soudaine disparition.

J'avais la barbe désordonnée de débutant qui poussait et mes cheveux aussi. Cette pilosité me rendait méconnaissable pour les gens que je ne côtoierais pas.

Mes habits usés ne me servaient qu'à me couvrir un peu du regard des autres, ni plus ni moins.

Ils ne me protégeaient plus du froid.

J'avais considérablement maigris, creusant mes joues à chaque mouvement de mâchoire.

Comment j'étais arrivé à Roseville ? Je ne sais pas c'était au nord-est de Sacramento. Une chose est sûre ils ne m'y chercheraient pas. Ils ont dû m'oublier depuis l'année qui s'est déroulée, le temps que je vous raconte mon changement physique.

Il s'en été passé des choses, oh oui croyez-moi. Ces singes sont dur à semés. Je sais qu'ils n'aiment pas Roseville, pour une raison qui m'échappe. Peu importe.

L'important c'est qu'ils ne me retrouvent pas dans cet état.

Je tombais continuellement dans cette chute interminable.

À tel point que parfois, j'attirais les regards en me rétamant lamentablement sur le sol.

J'ai pas encore parlé de drogue et de connerie du genre.

Tout simplement parce que malgré mon état. Je ne pouvais pas sombrer dans ça. Pas parce que je n'y avais pas songé. Pas non plus car ma mère luttait pour se sortir de ces conneries discrètement pour ne pas m'inquiéter. Oui oui je vous parle de ma vraie mère, celle qui était pompier et qui est morte. C'est l'un des seuls souvenirs qui me reste d'elle.

Pas non plus pour ma santé, qui entre nous est au bord d'un gouffre.

Mais bien pour cette bande de singes.

Car ils luttaient pour la cause depuis si longtemps.

Je ne voulais me défiler de ces principes. C'était le fil moteur qui me gardait en vie.

Certes ma vie actuelle avait plus l'air d'un acteur de The Walking Dead échoué dans les rues. Mis à part cela, j'allais mieux. J'ai appris à contrôler ce pouvoir que je déteste tant.

Maintenant, je juge les gens de par leurs actions avec les autres.

C'est ironique quand on sait que je vais mourir d'une syncope dans peu de temps, si je continue ainsi.

J'ai également une belle infection aux pieds. Du joli, je vous le dis.

L'important c'est que les gens puissent me toucher désormais et je le peux également.

En fait, je n'avais pas remarqué que mon stress suite au déclenchement de mon pouvoir. Me bloquait dans son mode ''survival''.

Après m'être détendu, j'ai pu l'enfermer dans le mode inactif. À mon grand soulagement, il n'opposait aucune résistance.

Je songeais à me remettre sur pied petit à petit. J'avais rattrapé mon retard sur ma scolarité. Je dois passer mon diplôme demain, histoire d'en finir avec les années de « lycéen » en amérique.

Misalis : '' À moi les études supérieures !'' Lançai-je remplis d'espoir.

Je me regardais dans une vitrine tout à fait banale. Un magasin de babioles en tout genre, je ne savais pas que ça existait encore en Californie.

Mon apparence me fit déchanter mais beaucoup moins que lui.

Je n'aurais jamais cru le recroiser de sitôt. Il avait le regard éteint et le teint blême comme un mort. Il triturait une statuette d'un chat roux entre ses doigts. L'air pensif, je le fixais malgré moi. Reluquant limite comme un chien bavant sa carrure d'homme de 19 ans. Je sais que vous savez de qui je parle. Ne faites pas les innocents.

C'était lui.

Lui, cette personne en qui j'avais voué toute ma confiance.

Mon meilleur ami.

Et lui venait de croiser mon regard à travers la vitrine quelque peu encrassée de la boutique. Toujours la statuette dans les mains, il l'a reposé doucement. Il semblait ne pas croire ce qu'il voyait.

M'avait-il reconnu ? Assurément.

Pourtant je me mis à courir comme un con en quatrième vitesse. Passant la cinquième dans un tournant, je pu voir qu'il me poursuivait.

Jusqu'où allons-nous mener cette course poursuite ?

Hein ?

Dis-le-moi...

Elijah…