De la lumière, idiot !
Note de l'auteur : Mes chapitres ne sont pas des vrais chapitres, seulement le morceau que j'ai écrit d'une traite. J'écris plus de la moitié sur mon téléphone, du coup les guillemets sont plus simples. Désolé pour les fautes de frappes éventuelles.
De la mauvaise herbe. C'était tout ce que représentait Lucas pour la famille qui l'avait recueilli. Il ne savait même pas ce que c'était de l'herbe. Pourtant il faisait de son mieux, accroupi dans les buissons d'épines, pour suivre la trace du rat qu'il chassait depuis l'aube. Midi avait sonné, et c'était la meilleure heure pour ne pas rater sa proie. Les rayons du soleil perçaient le brouillard constant et il voyait très bien, au contraire du rongeur ébloui par toute cette luminosité. Prenant garde à ne pas soulever la poussière du sol, Lucas continua le chemin des traces de griffes jusqu'à un trou. Oubliant toute prudence, il mit le bras à l'intérieur.
Il hurla. Le rat s'était agrippé à son poignet avec toutes ses dents pointues. Lucas frappa son bras sur le sol pour l'assommer jusqu'à ce que la poigne se desserre. Soulagé, il regarda son butin. Un rat ensanglanté, de quoi à peine se nourrir lui-même. Il l'emballa dans un tissu rêche et rebroussa chemin jusqu'à la grotte de leur tribu. Sur le chemin il se nourrit des quelques baies violettes qui poussaient encore avec cette faible luminosité.
Quelque chose ne tournait pas rond chez lui. Il préférait la lumière alors que ses congénères se cachaient dans les endroits les plus sombres. Aussi quand il vit que sa caverne était éclairée, il comprit aussitôt que la journée serait différente. Un homme et deux femmes se tenaient face à sa tribu et la discussion était virulente. Lucas se faufila entre leurs jambes pour échapper à toute cette agitation. Puis il grimpa en hauteur pour observer, bien à l'écart. L'homme tenait un bâton qui brillait tout seul. Pas avec des flammes, c'était comme si le soleil lui-même s'était posé sur la petite bulle qui le contenait. Bouche bée par ce spectacle il ne vit pas arriver sa sœur qui le frappa à l'arrière de la tête et le tira au sol.
"Donne ! T'as trouvé quoi ?"
Serena le tira au sol et s'empressa de lui arracher son sac des mains.
"Pff, encore un rat ! Y'avait pas de baies ?"
Lucas secoua la tête, espérant qu'aucune trace violette de son méfait ne barbouillait son visage. La foule devant eux s'agitait. Quelques uns reculèrent, bousculant Lucas qui tomba vers Serena.
Celle ci s'écarta aussitôt, le laissant tomber dans la poussière sans s'offusquer de son cri de douleur quand ses genoux heurtèrent une pierre.
"Idiot ! T'es qu'un idiot !"
Elle fila, emportant son butin vers le fond de la caverne. Pensant se protéger des démons, les hommes seraient retranchés à l'abri de la pierre, là où les maisons ne suffisaient plus.
"Démons ! hurlait la foule. Dégagez ! Pas de magie ici !"
Lucas sursauta et suivit le chemin de sa soeur. Il préférait être loin quand sa tribu déciderait de lapider les étrangers. Mais cette lumière... Elle était encore plus vive qu'à son arrivée, comme si elle se nourrissait des humeurs des gens présents.
Lucas était comme un papillon à la flamme d'une bougie : hypnotisé. Comment pouvait ton fabriquer une telle chose ? Pourquoi personne ne le faisait ici ? C'était bien plus pratique que la flamme qui enfumait tout le monde...
La foule s'était tue. La lumière venait vers lui. Soudain, il fut face à l'étranger. Ses deux yeux gris le perçaient à jour, comme s'il lisait toutes ses pensées. Des rides lui souriaient mais Lucas ne voyait que son doigt, tendu vers lui.
"Toi"
Lucas s'enfuit. Ses jambes avaient répondues avant même que son esprit ne comprenne ce qu'il se passait.
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