Violence conjugale
ÉPISODE 4 : La force de la mémoire.
Voilence conjugale
Chacun rentrera chez soi, se disant simplement « bonsoir » depuis leurs portes d'appartement, séparés par le palier. Bella ferme alors sa porte d'entrée et souffle un coup. Puis elle dépose ses clefs de voiture sur une console en bois et se débarrasse de son anorak qu'elle rangera dans la penderie. Elle se dirige alors vers le salon, allume la lumière et constate que l'une des trois ampoules de son lustre ne fonctionne pas. Elle tend alors le bras en l'air, essayant vainement de l'atteindre.
– Ah, fichtre. Pourquoi je suis si petite ?!
En réalité, ce sont les plafonds qui sont un peu plus hauts que la moyenne, même s'il faut souligner que Bella a une taille tout ce qu'il y a de plus standard.
Elle entre alors dans la chambre d'amis, ouvre le placard et en sort un escabeau en acier. Elle le dispose sous le luminaire, grimpe courageusement la première marche, hésite à franchir la deuxième et panique à l'idée de monter sur la dernière. Mais elle y parvient. Désormais à l'aise pour revisser l'ampoule défectueuse, elle s'attelle à la tâche, le regarde fuyant le sol pour ne pas se déstabiliser.
Soudain, son mari régulièrement violent envers elle entre dans l'appartement à grand fracas. La porte d'entrée frappe le mur, laissant l'empreinte de la poignée de porte dans le papier peint. Il se dirige vers Bella avec un regard noir de rage. Elle se met à trembler de peur avant même qu'il n'ait le temps de hurler :
– Qu'est-ce que tu foutais avec le voisin ? Qu'est-ce que tu foutais … Avec le voisin ?!
– De quoi ? Mais je …
– Réponds, rugit-il, le visage gorgé de sang, les yeux exorbités.
– C'est pas du tout ce que tu crois, je t'assure, souffle-t-elle d'une voix aussi tremblante que son corps, agrippée à l'escabeau.
– Ne me prends pas pour un con ! Je t'ai vu avec lui devant cette clinique ! Tu veux un gosse avec ce connard ? Hein ? C'est ça ? Dis-le ! Salle traînée ! Dis-le !
– Non tu … tu te trompes, c'est juste que …
– Dis-le ! s'enrage-t-il en donnant un violent coup de pied dans l'escabeau.
L'échafaudage de fortune se plie sous la force de ce coup, faisant valser Bella. Elle n'a pas le temps de crier que sa tête vient heurter violemment cette table basse en teck massif, s'écrasant dans un bruit sourd et bref. Le corps inanimé de Bella s'étend alors sur le tapis, à quelques mètres de l'escabeau. Une marre de sang s'échappe lentement de l'arrière de son crâne et imprègne ses cheveux.
Nuit noire. Coma. Peur. Tristesse. Souvenir. Colère.
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