XV.
83.
Je sais parfaitement quand faire intervenir ma polarité masculine – lorsque la personne en face de moi transgresse et ne respecte pas la Loi- et quand faire intervenir ma polarité féminine – lorsque la personne en face de moi se trouve en position de victime, a besoin d'être protégée, écoutée, défendue.
C'est un savant dosage qui varie suivant la situation vécue, dans l'instant où elle est vécue.
84.
Plus j'avance, et plus je m'élève, et plus les agressions sont fortes, et plus "quelque chose" veut, voudrait me dissuader de poursuivre. Or, non. Rien ne me détournera de mon chemin. Et je me prépare, je prépare ma forteresse intérieure.
85.
Je ne comprends pas comment on peut porter un enfant en soi, lui donner naissance, lui donner une éducation et ne pas savoir qui il est.
86.
J'ai longtemps souffert de la dichotomie entre mon monde intérieur et la réalité que je vivais, elles étaient tellement incompatibles, tellement à des années-lumière l'une de l'autre.
Cette incompatibilité était une prémisse que j'avais érigée en vérité immuable et que rien ne viendrait jamais déroger.
Puis un jour, j'ai compris. J'ai compris que c'était faux, archi-faux, j'ai compris que mon monde intérieur était cet appel auquel je ne répondais pas depuis des millénaires.
Alors, un jour j'ai décidé de répondre.
Et j'ai compris. J'ai compris le secret, la formule magique qui permet de faire rejoindre ces deux mondes, mes deux mondes, celui qui est le mien et l'autre, l'extérieur, celui que je n'ai pas choisi.
Une formule magique qui marche à tous les coups, mais qui est dure à mettre en place (les résistances sont fortes en face), c'est laborieux, mais tellement gratifiant. Un travail de chaque instant, sur soi et sur l'humanité.
Un jour, j'ai compris que ce travail que je m'interdisais de faire s'appelait « vivre ».
Annotations
Versions