147.

Pendant longtemps, on m'a dit de lâcher et que lâcher, c'était de ne pas réagir, ne pas répondre, le silence quoiqu'il arrive, pardonner, l'autre est un être en souffrance, il faut le comprendre.
Ces conseils ont été le fondement de ma philosophie de vie pendant 40 ans.
Puis un jour, j'ai décidé de changer, rien que pour voir et de renvoyer à l'expéditeur ce qu'il m'envoyait, surtout pas par le silence, forcément approbateur, pas forcément par une réaction de même niveau (et cela m'oblige parfois à pas mal d'inventivité), mais je ne laisse plus rien passer.
Ma vie a radicalement changé avec une impression nouvelle d'exister, de me faire exister, de m'autoriser à souffrir à cause de quelqu'un d'autre.
Ma souffrance n'est-elle pas aussi légitime que celle de l'autre?
Après tout, si moi je suis capable de m'abaisser à comprendre que l'autre est un con à cause de sa souffrance ou autre chose, pourquoi est-ce qu'en retour l'autre n'aurait pas l'intelligence de comprendre que s'il souffre, ce n'est pas de ma faute et que donc son acte est illégitime?
N'est-ce pas la meilleure façon de se respecter soi-même?

148.

J'en ai assez que la qualité de mes nuits dépendent de mes voisins.
On arrive à l'ère de la grosse bagnole vitre teintée-musique à fond, qui stationne là, après être passée cinquante fois dans la rue à faire crisser les pneus, à picoler et à attendre que la meuf, qui a sorti sa mini-jupe en raison du climat, s'approche intriguée.
Et elle tombe dans le panneau.
Mais qu'est-ce qu'ils ont les gens dans la tête?
C'est quoi ces schémas de vie?
C'est la dictature des gens qui n'ont rien dans la tête et qui empêchent les autres de dormir pour se sentir exister.

149.

Depuis que j'ai éliminé presque tous mes amis de Facebook, surtout ceux avec qui je ne partageais aucun point commun, je ne me suis jamais sentie aussi accompagnée.

Avant, je m'ennuyais sans arrêt, même (surtout) en compagnie de ces amis, mais prendre soin de soi et être soi-même sont des activités à plein temps qui demandent beaucoup d'énergie positive.