miroir surrané

Une minute de lecture

Je vois parfois

à travers toi

le charme de la maison

de Roumagne

qui a perdu tout son éclat

miroir de ma mémoire

tes pierres anciennes

n'existent plus

qu'au fond de moi

et Joyce qui jouait sous le cadran solaire noir et blanc

de mes huit ans

même le jaune

de tes jonquilles

n'éclaire plus

les bois qui t'enveloppaient

les reflets s'effacent au tic-tac de mon coeur d'après

aucun miroir ne peut encore reléter les ricochets infinis sur le fil du temps

mes petits cailloux blancs glissent dans mes larmes arides sous mes yeux perlés de veines bleues

je suis aveuglé

tout est irréversible

_ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _

les souvenirs

ne sont plus que des inventions du futur

le passé finit toujours par mourir une deuxième fois

à la fin de chacun des songes éclipsés

à perte de vue

au milieu du néant

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