miroir surrané
Je vois parfois
à travers toi
le charme de la maison
de Roumagne
qui a perdu tout son éclat
miroir de ma mémoire
tes pierres anciennes
n'existent plus
qu'au fond de moi
et Joyce qui jouait sous le cadran solaire noir et blanc
de mes huit ans
même le jaune
de tes jonquilles
n'éclaire plus
les bois qui t'enveloppaient
les reflets s'effacent au tic-tac de mon coeur d'après
aucun miroir ne peut encore reléter les ricochets infinis sur le fil du temps
mes petits cailloux blancs glissent dans mes larmes arides sous mes yeux perlés de veines bleues
je suis aveuglé
tout est irréversible
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les souvenirs
ne sont plus que des inventions du futur
le passé finit toujours par mourir une deuxième fois
à la fin de chacun des songes éclipsés
à perte de vue
au milieu du néant
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