ACROPOLE 16

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Je dois passer un test tous les matins et, si au bout d’une semaine je ne suis pas grosse, ils nous renvoient de la cité. Une semaine pour trafiquer une technologie futuriste de pointe avec du matos merdissimal. Ça me gonfle déjà. Je veux mon espace-temps d’origine, bon sang ! Aloisius a été placé en atelier comme ingénieur et, par chance, j’ai eu le poste de technicien constructeur. Voilà à quoi sert un diplôme en urbanisme et une curiosité infinie pour toutes les sciences de l’univers !

Les jours passent. Rien ne se passe, mon esprit trépasse. Quand je commence à faire des rimes à la con, c’est mauvais signe. L’intriquateur quantique a peu de chances de voir le jour, un jour. C’est la débâcle dans ma tête. Mon manipulateur de vortex ne fonctionne plus dans ce monde. Fucking parallèle dégénéré ! Au cinquième soir, je me sens gagnée par le désespoir.

- Ma technologie ne vient pas de cet univers, ni de cette temporalité. D’où la panne. J’ai l’impression que les lois de la physique sont différentes ici. Deux jours et c’est la porte.

- On peut encore… On peut encore…

Aloisius n’arrive pas à finir. Comme je le comprends. C’est la soupe dans ma tête. L’idée de se reproduire pour rester à l’abri du danger me semble parfaitement saugrenue. Supposons que j’arrive à rétablir le continuum d’origine, je ne devrais plus être enceinte. Pourtant je trouve cette optique absurde, voire immorale. J’ai pas envie, j’ai pas envie, bordel ! Certes, j’ai buté des gens. Parler de moralité dans ce cas est encore plus saugrenu. Mais c’est mon corps, bon sang ! Je ne vais pas exposer le fond de ma pensée à mon ami.

- On a encore deux jours pour trouver une solution différente.

Encore deux nuit à dormir contre lui pour avoir moins froid. C’est du sadisme. C’est tordu. Je ne suis pas un bloc de glace, non plus ! Dans une autre vie, j’aurais sûrement tenté une approche directe pour avoir une aventure des plus plaisantes, avec ce spécimen plutôt… appétissant.

Deux nuits et c’est la fin. Dormir. Comment dormir, avec cette bouillie dans ma cervelle ? Avec cette activité cérébrale surexcitée ? Mais mon corps exige du repos. Je somnole, puis plonge dans l’inconscient.

- Mais quelle conne ! C’était là, sous mon nez depuis le début ! Aloisius la solution est dans mon sang !

Il se réveille en sursaut. Je me redresse.

- Les nanites.

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