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- Ho, André ! Tu es en retard !
- Pas tant que ça, pas tant que ça…
- Si t’es en retard…
Mais ça va, hein. Bon, allez, habille-toi.
- C’est le week-end, ça fait tout oublier, surtout avec ce beau printemps. T’es allé aux champignons, dimanche ?
- Et comment !
- Et ? T’en as trouvé ?
- Deux semaines après les pluies, avec ce temps qui dure et la douceur, tu parles que j’en ai trouvé. Le plein panier. Y'avait qu’à le poser au milieu des bouletières, et tourner autour.
- Ta cravate est mal mise.
- Ha oui, tu as raison. Et la tienne, fais voir… ça ira, mais il faudra quand même les changer, nos cravates, elles s’usent.
- C’est comme les costumes. On dit que le blanc c’est salissant. Moi je trouve que le noir prend la poussière, et en fin de compte, c’est tout pareil. Blanc et noir.
- Bon on va y aller. Un coup de peigne. Et en voiture.
- Ouvre les fenêtres. Je ne supporte pas cette voiture le lundi.
- Parce que les autres jours c’est mieux ?
- Oui. Au moins la voiture est aérée.
- Tu as raison. On ne va pas loin de toute façon.
- On va ouvrir les grilles.
- Oui, on va ouvrir.
- Notre métier André, c’est de les accueillir. Tu dois être là avant tout le monde. Tu comprends ? C’est pour ça qu’il ne faut pas être en retard.
- Excuse-moi. Je ferai attention la prochaine fois.
- Allez, on ouvre, à deux battants, c’est qu’il y aura du monde.
- Oui, il y aura du monde. Et qu’est-ce qu’on fait maintenant ?
- On attend.
- On va attendre longtemps ?
- Non. Ne t’inquiète pas. Ils seront tous là, bientôt.
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