En raison de ses années de service à la Compagnie des Mines et Fonderies de Tamaris, François est bientôt à la retraite. A quelques mois du paradis annoncé par des collègues aux étoiles plein les yeux, mythique royaume de l’apéro, du cabanon, du bien assis le dos calé aux pierres chaudes des murs sous le soleil, mais à l’ombre quand même, une belle ombre de tonnelle, de vigne ou de glycine, avec autour des cigales qui font « tshtshtsh » s’arrêtent un peu, reprennent puis s’arrêtent à nouveau quand d’autres reprennent, encore, sans rythme, que c’est même pas la peine de suivre, que l’on est vaincu par avance et que la seule façon de survivre c’est de ne plus penser à rien et puis regarder, regarder passer les nuages dans le ciel, ou bien alors, écouter.

Mais aujourd’hui, tout ça, cette immense tranquillité, tout ça n’est rien. Nathalie est morte. François dit attendre la mort. Le sommeil vient.