Quelques jours plus tard, Claude rentre chez elle, heureuse et chantante tout au long du trajet, racontant. Le père au rétroviseur, la mère, sa main sur le bras. De tout cela, elle ne gardera qu’un souvenir.

Après bien des années, elle retrouvera la bague, aura une pensée pour l’homme étrange qui, lui avait t’on dit, habitait la rue. Elle donnera le petit bijou à sa fille de six ans qui le mettra au bras de sa poupée de chiffon, déclarant qu’elle était mariée, désormais, avec le petit clown triste en bois peint et ficelles colorées. Les années passeront encore avant que les enfants, devenus grands, ne vendent leurs jouets dans une brocante de village, séparant les amoureux de chiffon.

Puis se perd la trace. Comme un caillou jeté dans l’eau, là où craque le cri de l’homme, dans l’immobilité et le silence.