Aimer ('s)

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Dernière épreuve de la soirée : monter quatre étages alors que votre corps s’est engourdi et que les douleurs ne peuvent plus être appréciées. Mais Liz réussit à suivre Nina jusqu’à la porte. Une fois dans l’appartement, elle se défit de tous ses vêtements avec une lenteur qui rendait chaque geste sensuel et laissait Nina pantoise. Avec flegme, elle alla s’allonger sur son lit et s’y lova, faisant signe à Nina de la rejoindre. Celle-ci ne se fit pas prier. Elle retira ses bottes, son leggings et sa robe pour aller s’étendre auprès de la punk.

Liz souriait de satisfaction, d’aise. Malgré tout ce qu’elle avait enduré, Nina la voyait apaisée et en fut encore bouleversée. Son cœur bondissait dans sa poitrine pendant qu’elles se regardaient sans rien dire. La main de Liz vint se poser sur la cuisse sombre de Nina et elle en frémit. Elle osa alors se blottir contre elle, passer une jambe sur le flanc de celle qu’elle sentait devenir la femme de sa vie, et la punk enfouit son visage dans ses seins compressés dans leur soutien-gorge.

Nina laissa Liz respirer sa peau à plein poumons un long moment. Elle savait qu’elles avaient à parler, mais désirait laisser le temps qu’il fallait à Liz. C’était à elle de commencer. Nina caressait sa crête en bataille, sentant les lèvres humides de son amante sur sa poitrine qui gonflait de désir encore retenu. Liz la serrait contre elle, sachant très bien qu’elle ne faisait là que retarder l’inévitable. Mais tant d’années à s’endurcir, à ne jamais parler des choses vraiment importantes, l’avaient presque bâillonnée pour de bon. Pourtant, c’était indéniable. L’envie de se libérer de ce poids montait en elle. Et c’en était presque grisant. Entêtante, cette sensation de s’ouvrir de l’intérieur. Une joie intense l’envahissait, se mêlant à cette boule de stress grandissant dans son ventre. Le tout remonta jusqu’à sa gorge et finit par lui faire ouvrir la bouche, le visage encore dans les seins de sa belle bourgeoise :

— La seule personne que j’ai aimée en ce bas-monde... Cécilia... On était ensemble au lycée... On a fait l’amour sur la plage... Puis elle est rentrée chez elle et s’est suicidée.

Nina ne dit rien. Ses bras entourèrent la tête de Liz et la serrèrent contre elle. Fort. Comme si en ne faisant qu’une avec Liz, elle pourrait partager cette peine avec elle... Et vice versa. La punk finit par relever la tête, les yeux embrumés, les larmes coulant sur ses joues blanches.

— Mon amour est un poison qui tue... lui susurra-t-elle.

Nina fut émue au point de sentir ses larmes accompagner celles de la punkette. Elle baissa son visage vers le sien et plongea dans son regard alarmé, comme si Liz était apeurée de se mettre autant à nu devant quelqu’un. Un instant, Nina devait être celle qui était forte, celle qui rassurait. Alors elle lui sourit en lui caressant la joue :

— Je le veux, cet amour, Liz. Pour te prouver que tu te trompes.

— C’était y a dix ans, précisa Liz. T’es la première à entendre ce nom-là sortir de ma bouche.

Ses larmes se mirent à couler à flot. Elle avait à la fois le sentiment de se libérer, et de trahir Cécilia. Leur histoire ne leur appartenait plus. Pendant dix ans, Liz avait entretenu cet amour, l’avait fait grandir, même. Mais aujourd’hui, elle aimait ailleurs. Pendant dix ans elle avait pleuré son amie, et elle était prête à passer à autre chose. À l’oublier. À la trahir et la faire sombrer dans le néant. Elle s’en voulait mais se sentait enfin prête à passer ce cap. Et dans les bras de Nina, elle s’abandonna à la tristesse qui l’envahissait. Ses larmes redoublèrent alors qu’elle s’enivrait de l’odeur de Nina, en qui elle sentait avoir trouvé une échappatoire à sa colère.

Liz avait peur. Nina, elle, se sentait pousser des ailes. Auprès de Liz, elle s’était vue comme la femme fragile que la punk allait protéger. Ce soir, elle comprenait que cette protection serait réciproque. Ensemble, elles allaient s’élever. Et alors que Liz pleurait, blottie contre son ventre, qu’elle sentait ses larmes couler sur sa peau, Nina se mit à aimer Liz pour de bon. Il ne s’agissait plus d’un simple désir, de l’euphorie de la découverte de nouveaux plaisirs et d’expériences hors du commun. La belle bourgeoise aimait de tout son cœur.

De longues minutes passèrent ainsi. Nina était devenue la dépo­sitaire de l’histoire de Liz, tout comme elle avait déposé la sienne en elle. Ses mains se mirent à caresser la peau claire de la punk. Les larmes firent place à un sourire. Les plaintes firent place à des baisers qui sonnaient comme des promesses. Les deux femmes savaient qu’elles avaient à présent tout leur temps. Et elles le prirent.

Nina découvrait avec tendresse le corps de Liz, de ses mains fines, de ses lèvres charnues. Elle embrassait et caressait chaque marque que Jean-Paul avait imprimé sur son corps. Liz en frémissait, parfois d’une douleur ravivée, mais toujours d’un plaisir intense.

Allongée sur le dos, la punk ondulait sous les douces intentions de Nina. Le désir montait en elle mais sans aucune violence. Après la rigueur de la première partie de soirée, elle avait besoin de délicatesse, et Nina s’avérait des plus habiles, car animée de la même attente. Nina virevoltait sur son corps, de la tête aux pieds. Elle passa partout, avec la passion de son amour enfin accueilli. Il n’était pas question pour elle de s’exciter, de succomber à une envie physique et bestiale. Par ses caresses, ses baisers, par chacun de ses gestes, elle voulait exprimer ses sentiments. Même lorsqu’elle se lança dans une succion minutieuse de ses orteils, Nina gardait toute la sensualité commandée par son cœur.

Liz fermait les yeux. Elle se sentait renaître. Le passage sous les cordes et le fouet de son Maître l’avait rendue amorphe, et Nina lui faisait refaire surface. Mais elle était différente. Elle était aimée... et aimait en retour. Elle n’avait nul besoin de voir Nina pour avoir confirmation de ce qu’elle ressentait. Son corps à fleur de peau recueillait les sentiments qui animaient chaque geste de Nina. Et lorsqu’elle sentit son amante remonter le long de ses jambes, elle les ouvrit doucement.

— Viens, ma belle Nina. Viens en moi.

Et sans un mot, Nina plaça son visage devant la vulve reluisante de la punk. Elle caressa les poils de son pubis en lui faisant sentir son souffle chaud. Elle pouvait aspirer ses effluves épicées et s’en délecter à son aise. Et comme si elle ne lui avait pas déjà dévoré la chatte dans la soirée, comme si c’était la première fois que sa bouche entrait en contact avec son sexe, Nina y posa ses lèvres avec une timide tendresse. Elle fut transportée par ce contact. Liz ondulait déjà contre elle, glissait une main dans sa chevelure sauvage et l’attirait vers elle, en elle.

— Je te veux, lui souffla Liz dans une supplication.

Le cœur de Nina bondit dans sa poitrine à s’en décrocher. Et sa langue se tendit. Elle glissa entre ses lèvres et s’enfonça en elle, faisant danser ses papilles. Les deux mains de Liz passèrent sur l’arrière de son crâne et appuyèrent. Elle se retrouva le visage écrasé contre sa vulve, la langue enfouie en elle, le nez sur son clitoris proéminent. Elle vit alors Liz dans toute sa splendeur. Les yeux toujours fermés, le visage crispé de plaisir, elle la serrait contre elle, en elle. Nina se retrouva le souffle un peu court, enserrée de la sorte. Mais elle sentait bien qu’il ne s’agissait pas d’une emprise brutale, elle savait que Liz n’allait pas commencer à se frotter à elle pour jouir avec force. La tension qui animait la punk n’était en rien animale. Elle cherchait à la prendre en elle, à la sentir en elle. Elle la serrait entre ses jambes comme on étreint quelqu’un jusqu’à l’étouffer de son amour.

Et plus elle était ainsi étreinte, plus Nina sentait le nectar de Liz se déverser sur sa langue. Jusqu’à inonder sa bouche. Liz se mit à jouir presque sans bruit, ne lâchant que quelques petits couinements aigus et déversait tout son amour dans la bouche de Nina, transportée à son tour par tant d’effusions auxquelles elle ne s’était pas attendue. Les convulsions de Liz diminuèrent et elle rouvrit les yeux en prenant le visage de Nina entre ses mains. Son visage reluisait de cyprine. Nina put ressentir dans le regard de la punk à quel point elle était belle, à quel point elle était elle-même aimée.

Elle lapa une dernière fois les lèvres détrempées de Liz et remonta pour l’embrasser. Un baiser sensuel comme seules deux femmes peuvent le faire. Lorsque leurs lèvres se trouvèrent, c’était pour se grignoter, se picorer. Lorsque leurs langues s’emmêlaient, c’était un véritable bal. À quatre pattes au-dessus de Liz, Nina se sentait fondre, se sentait se liquéfier. Elle baissa bientôt son bassin à la même manière que si elle venait s’empaler sur le membre tendu d’un homme. Elle frotta avec tendresse le tissu de son string contre le pubis de son amante. Les gémissements et ondulations de Liz reprirent de plus belle, son bassin se tendit vers celui de celle qui la surplombait.

Elle avait beau savoir qu’il y avait encore quelques jours, Nina était une pure hétérosexuelle, elle ne put s’empêcher de penser, en lisant le plaisir dans son regard, que l’amour n’avait aucune préférence sexuelle. Vous pouviez bien tenter de vous ancrer dans des coutumes, des valeurs, des traditions, des religions, tout ce vous vouliez. L’amour pouvait débarquer dans votre vie et tout balayer d’un revers de la main. Avant Nina, une telle petite bourgeoise n’aurait été qu’un trophée, une victoire égotique dans la lutte contre le Capital. Avant Liz, l’homosexualité était au mieux de l’ordre du supportable, tant que ça ne touchait pas des gens trop proches de soi. Aujourd’hui, l’anarchiste aimait une grande bourgeoise, et la bourgeoise d’éducation catholique aimait une femme d’une catégorie sociale bien inférieure à la sienne. Mais l’amour avait débarqué et comme prévu, il avait tout envoyé paître.

Et comme si rien n’avait existé avant cet amour, Nina se frottait à Liz. Elle sentait son clitoris gonflé frictionner celui de Liz dont les mains passaient dans son dos pour lui défaire son soutien-gorge. Il ne lui résista pas et Nina en profita pour se défaire aussi de son string.

À présent assises l’une face à l’autre, Liz vint se blottir contre elle. Elle passa une jambe par-dessus celle de Nina, l’autre par-dessous. Leurs sexes entrèrent à nouveau en contact. Liz plongea le visage dans les seins de Nina. Elle aimait les seins bien ronds, fermes, dont les tétons étaient à la fois doux au toucher et durs comme des petits sexes virils. Elle les suçait avec la même lascivité qu’elle mettait à s’occuper du membre d’un homme. Sa langue les léchait comme elle le ferait sur un gland et de la même manière, elle les avalait entiers, les aspirait comme si elle voulait les avaler.

Et Nina se frottait de plus belle. Leurs clitoris bandés se cognaient l’un à l’autre, leur cyprine inondait les draps. Leurs gémisse­ments retenus étaient comme le premier mouvement d’une symphonie qu’elles écriraient ensemble à partir de cet instant. Liz était repue, mais elle sentait la jouissance monter en flèche dans le corps de Nina. Ses frottements de plus en plus saccadés trahissaient sa perte de contrôle. Liz remonta le visage vers elle et la vit, radieuse, magni­fique. Les yeux fermés, la tête relevée vers le plafond, la lèvre inférieure emprisonnée entre ses dents, le corps transpirant de sensualité, Nina grimpait vers le nirvana. Et lorsqu’elle baissa les yeux sur la punk souriante en pleine admiration, Liz utilisa pour une fois les mots. Ceux qu’elle espérait tant entendre sortir de sa bouche tout en redoutant pour­tant que ça n’arrive jamais :

— Aime-moi, Nina.

Le plaisir de la black se transforma en orgasme aussitôt. Elle plaqua sa bouche sur celle de Liz, prit son visage dans ses mains et l’écrasa littéralement en la couchant à nouveau. Et une fois Liz allongée, elle se redressa sur elle, un large sourire aux lèvres. Assise sur son ventre, elle se cambra à son maximum, ses seins tendus vers l’avant. Elle prit les mains de la punk dans les siennes et les plaqua sur ses monts en recommençant à se frotter. Et elle jouit sur Liz. Celle-ci grimaçait par moments aux frottements sur les marques de martinet, mais elle était si belle. Les yeux dans les yeux, Nina se laissa aller aux vagues de bien-être que lui procurait son orgasme, encore accentué par le visage de Liz qui semblait jouir avec elle rien qu’à la regarder.

Elle finit par s’écrouler près d’elle, haletante, un sourire jusqu’aux oreilles. Elle n’eut pas le temps de retrouver son souffle qu’elle partit d’un fou rire. Liz rit de bon cœur avec elle, mais finit par lui en demander la raison.

— Je me suis rendue compte à quel point tu me rends dingue. Jusqu’à aujourd’hui, je ne comprenais pas pourquoi je n’arrêtais pas de penser à toi. Et maintenant, je le sais. Tu es une femme si surprenante. Et je suis tellement fière d’avoir eu cette soirée avec toi.

— Jean-Paul avait raison, tu sais, répondit Liz un peu gênée. Je t’ai pas ménagée en t’amenant là-bas sans te prévenir. Mais en voyant comment tu as réagi, j’avoue que je n’arrive pas à m’en vouloir.

— Liz, la coupa Nina en reprenant son sérieux. Je... je ne sais pas trop comment le dire. Je ne suis pas trop habituée. Mais... je crois que c’est justement parce que j’ai tout de suite senti que tu ne me ménagerais pas que... enfin... que j’ai été attirée.

Ses doigts suivaient une des marques de martinet sur son sein, alors qu’elle continuait sur un ton rêveur :

— Tu m’as aidée à me sortir de la torpeur dans laquelle mon viol m’avait mise. Ça ne le rend pas plus léger à supporter, mais ça le rend moins insurmontable. Ce soir, je suis descendue dans cette cave parce que je voulais savoir si ce que je ressentais était vrai ou pas. Je ne l’aurais fait pour personne d’autre, même avec ces sentiments. Je savais qu’avec toi, rien ne serait normal. Enfin... normal par rapport à moi, je veux dire. Je sais que ça peut paraître bizarre, ça l’est pour moi, en tout cas. Mais je te suis reconnaissante de m’y avoir amenée. Je te suis reconnaissante de m’avoir montré ta faiblesse... et d’avoir libéré ma force.

Liz souriait en l’écoutant. Elle était admirative de cette petite bourgeoise. Si elle l’avait simplement croisée ce soir-là sans avoir à intervenir auprès de Stéphane, elle l’aurait imaginée fragile, avec une vie facile où seuls les problèmes de cœur d’une étudiante venaient donner un peu de rythme, un semblant de vie, justement. Mais elle n’était pas cela. Elle était tellement plus. Nina ne le savait pas, mais sûrement que même la plus dévergondée de ses copines n’aurait jamais osé descendre dans cette cave. Et s’il y en avait eu une ou deux qui auraient osé, aucune ne serait restée la regarder se faire fouetter ainsi. Aucune n’aurait compris que Liz puisse subir ça sans se rebeller. Aucune n’aurait compris que ce qu’elle subissait était en soi un acte de rébellion. Aucune ne connaissait Liz comme Nina la connaissait à présent.

Elle posa une main molle sur la joue de celle qu’elle considérait maintenant comme sa nana, et lui dit d’une voix qui trahissait sa fatigue :

— T’imagines pas le bien que tu me fais, Nina. J’ai l’impression d’être enfin moi, de pouvoir enfin éclore.

Nina ne répondit pas et l’enlaça. C’était ça aussi, se disait Liz, les relations entre personnes sensées. Des fois, il fallait savoir s’arrêter de parler et s’enlacer. Les gens parlaient trop par peur du vide, mais leurs mots finissaient par se vider de leur sens et ils remplissaient le silence par du vide. Une illusion. Voilà ce qu’ils offraient aux autres. Et cette bourgeoise, qui n’aurait pas dû connaître le vrai prix du silence, l’avait vécu dans sa chair. Elle s’était tue et aurait pu en crever, mais cette expérience lui avait fait aussi comprendre que le plus important est de savoir l’ouvrir au bon moment. Nina était une jeune femme assez sensible, assez affable, pour avoir su s’ouvrir à Liz. Avec la réaction en chaîne qu’elles vivaient ensemble là.

Liz se lova contre elle et ferma les yeux sans arrêter de sourire. Pour la première fois depuis de nombreuses années, elle aurait eu envie de poser mille questions à quelqu’un. Mais elle était exténuée, et savait qu’elles auraient tout le temps pour se connaître socialement. Leurs cœurs, eux, s’étaient enfin reconnus. C’était tout ce qui importait, pour l’instant. Alors qu’elle se sentait sombrer dans le sommeil, Liz sentit Nina les recouvrir de la couette.

Elle passa un bras autour de la punk en soupirant d’aise. Cet amour allait sûrement avoir des conséquences, à plus ou moins long terme. Elle ne vivait pas dans un monde où aimer une femme, punk de surcroît, était de l’ordre de l’acceptable. Elle savait qu’elle traverserait une sale période par rapport à sa famille, mais elle n’arrivait pas à se focaliser là-dessus. Non, ce qui habitait son esprit en cet instant, c’était le vide de peurs, et le trop-plein d’amour. Lorsqu’elle ferma les yeux à son tour, après avoir appuyé sur l’interrupteur qui plongea l’appartement dans le noir, elle se rendit compte que c’était la première fois depuis son viol qu’elle n’aurait pas besoin d’une petite lumière pour s’endormir. Elle en avait honte mais était bien contente d’avoir ressorti son réveil à quartz. Ce soir, elle n’en aurait pas besoin. Ce soir, elle avait bien mieux : une keuponne à la cara­pace dure comme le roc et douce à l’intérieur comme la peau entre ses seins.

Elles s’endormirent l’une contre l’autre, heureuses comme jamais. Et si au petit matin, Nina dut s’éclipser de l’appartement sans réveiller Liz qui méritait bien de rester encore quelques heures à reprendre des forces, elle le fit le cœur léger. Elle avala un petit bout de pain qui commençait à rassir en laissant un mot sur la table basse, bien en évidence : « On se retrouve où, ce soir ? ». Avant de refer­mer la porte, elle regarda la punk endormie une dernière fois en se mordant la lèvre. Puis partit jusque chez elle se préparer pour une journée à la faculté. Une longue journée s’annonçait.

Beaucoup plus courte pour Liz qui ne se réveilla seulement qu’en début d’après-midi. Elle s’étira en grimaçant, sentant chaque muscle de son corps lui faire souffrir le martyre. Elle aurait aimé se réveiller auprès de Nina, mais elle avait apparemment traîné un peu trop. Une douche brûlante pendant que le café coule. S’allonger, encore nue, sur le canapé, avec sa tasse à la main, une cigarette dans la bouche. Elle vit le mot sur la table et sourit. Elle attrapa son portable et pianota dessus sans hésitation : « 21h au bar. Je veux que tout le monde le sache : je suis maquée ! ;-) ». Elle reposa son téléphone et somnola en terminant son café, un sourire aux lèvres.

Nina reçut le texto en plein cours. Heureusement, il était sur vibreur et le sortit le plus discrètement possible. Mais un peu plus loin sur sa droite, une paire d’yeux ne rata pas son empressement. Elle lut le texto et se mordit violemment la lèvre inférieure. Avec des doigts tremblants, elle répondit : « Je vais tous et toutes les faire pâlir de jalousie ? ». La réponse ne se fit pas attendre : « Ouais, mais je les emmerde ». La punk aux mœurs bien différentes des siennes ne pouvait pas rester cachée bien longtemps derrière la femme tendrement amoureuse. Nina ricana et se mit à rêver de la soirée à venir en faisant semblant de suivre le cours avec intérêt.

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