Nocturne
L’encre nocturne obombre l’immensité céleste
d'insondables et noires abysses où l’œil nyf
s’égare au gré de nébuleuses antiques.
Un nuage orphelin à la toison dorée
semble diriger sa voile effilochée
là, vers le phare scintillant
de l’étoile du berger,
la bien nommée.
La nuit reine
recouvre
enfin dans
tout l’obscur,
et, l’ouverture
en mille bruits
du concert affolant
d’une faune nyctalope
bouleverse l’infini silence.
L’effraie s’élance du noir beffroi
qui veille au sommeil des innocents
et s’envole vers l’œil d’argent de la lune.
Aux tâches fauves des fenêtres sans volets
se devine tout un théâtre d’ombres où la vie
de mille inconnus m’attire telle une phalène
dans les rets de lumière de leur intimité.
Je plonge dans ces reflets chamarrés,
puisant à la lavure de leur quotidien
le sel et l’eau dont je nourrirais
au matin le despote moulin
de mon imagination.
La nuit éteint enfin
les dernières
étincelles Et
de vie. je
Noir. vis
alors
l’instant
si précieux
d’être le seul
encore éveillé
sous les étoiles.
Annotations
Versions