Tu verras
Il y avait des paillettes de lune dans l’atmosphère
Ce soir là, et tu m’as dit, viens, je connais cet endroit
Tu verras
Tu m’as dit tu verras
Tu m’as pris par la main
Tu m’as pris, dans tes bras ?
Je ne me souviens ni de tes bras, ni de tes mains, ni du chemin
Que l’on a du parcourir
Les jardins de dentelles : des tunnels sans lumière
Il y avait dans mon coeur, bien trop de douleur
Qui coulait de mes mains sur tes mains
En fleurs d’orage que je t’offrais sans larmes
J’étais aveugle et sourd et le bruit de nos pas
La couleur des rues en cascade d’émail
Le chant des météores qui s’écroulaient
Tout autour des dedans alentours
Je n’en percevais ni les mots ni l’émoi
Sous les toits de craies et d’ardoises
Que l’on foulait de nos regards fuyants
Fuyant à perdre haleine
Tous les vacarmes de nos souffles, de nos pas
Des graviers qui ricochaient dans les étoiles
À chaque foulée, à chaque sursaut
M’étouffaient de leur absence
Comme des remous d’eau tiède
Rien, non rien, ne perçait les brouillards
Qui m’envenimaient alors
Que je courais dans ta main
Vers ces endroits promis
Tu m’avais promis
Tu verras
Et de trembler
Comme des ailes prisonnières
Qui se blessent et se froissent
De froid et de faiblesse
De trembler, sans fin à l’horizon
Sans rien autour, à m’accrocher
Aurais-tu tissé un cocon de tes bras
Un brancard, j’aurais pu y mourir
Juste pour pouvoir m’y coucher
Et sentir tes mains m’emmener
Vers ces endroits promis
Fermer les yeux
Pour mieux y voir
Tu verras
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