J’ai rêvé, une fois encore

D’ailleurs qui m’attendraient

De traversées dans le décor

D’horizons qui se percutent

À la vitesse de nos lumières

J’ai rêvé, de sang et de chagrin

De tout ce qu’on retient

Au fond, sans jamais oublier

Mais sans jamais oser

Lâcher la main des cauchemars

J’ai rêvé et pourtant au réveil

J’ai préféré taire les cris ailés

Les vertiges abandonner au vide

Pour un peu de simple et de pareil

J’ai rêvé de tant de vies

Si douces et pourtant si loin

Que l’on devient aveugle

À tout ce qui nous frôle

Et pourtant tant de douceur

Que l’on pourrait saisir

Et tant d’ailleurs

Que l’on pourrait franchir

Si

Si l’on tentait le coup

Si l’on tendait le cou

Mais je n’ai plus le cou

Ni même la rage

Ni le courage

De regarder

Et je rêve

Encore

De douceur et de si

Caressant mes douleurs

Comme un ami trop cher

Et trop lourd

Comme une ancre à la mer

Au milieu des rêves vagues

Comme la fenêtre

D’une cicatrice

Que je laisse entrouverte