Il y avait des racines plein le ciel

Et dans mon coeur un fourbi

Empressait ses torrents

Jusqu’au bord de mes yeux

Il y avait des lumières dans le soir

Des danseuses immobiles

Diamants et charbon en saccade

Quand la terre vacille

Il y avait des mots qui flottaient

Des flocons de solfège

Et qui sonnaient faussement

Grelots d’absurdité

Il y avait des regards essouflés

Comme frappés d’aphémie

Abreuvant les sillons

De souvenirs enfouis

Il y avait des caresses

Se cherchant des chemins sur le dos des montagnes

Semant un peu de couleur sémaphore

Pour les enfants perdus des forêts en deuil

Il y avait des racines plein le ciel

Et des mains de graviers blancs

Poussaient les poussières de mon coeur

Sous un tapis de feuilles