CHAPITRE 3, PIÈGE SACRILÈGE SUR LA TOILE
N'y voyez pas vilainerie, juste du plaisir volé au destin. Cet événement me fut relaté par un joyeux drille...
- Ha, délicieuse promesse
Du sacrilège à venir
Est mon virtuel filet...
Mais, ô surprise, me vint le profil
D'un saint homme en grand apparat,
Et ce prétentieux commentaire :
Je te sauverai du Mal !
Il me provoqua en duel,
A minuit, à la chapelle, protégé par sa foi...
Mon plan, d'une étrange noirceur
Gothique, teintée de blasphème.
Proposait de le vaincre
Sur son propre terrain...
Il m'a tout d'abord pris pour
Le Diable lui même,
Se signant à tours de bras.
Mais, ne reconnaissant, dans l'air
Chargé d'un parfum sacrilège,
Qu'un démon mineur, voir
Une pauvre brebis égarée,
Il s'avança, crucifix en avant,
D'un pas de vainqueur.
Je l'ai attaqué d'estoc, touchant en un coup
Au cœur de l'affaire, si je puis dire,
Lui saisissant les parties,
Qu'il avait d'ailleurs fort belles,
Et plaquai ma bouche fiévreuse
Contre la sienne en un bâillon,
Absolument délicieux.
Je l’entraînai au cimetière,
Et le poussai sur La Tombe,
Celle du pécheur qui,
Bien longtemps auparavant,
Avait été son Amant.
Malgré ses véhémentes protestation,
Le maintenant face contre la dalle,
En un satanique baiser
Au souvenir du cher disparu,
Soutane par dessus tête,
Lui introduisis mon goupillon,
Entre deux « Kyrie eleison ».*
Mon démoniaque fantasme assouvi,
Je l'abandonnai à ses prières.
Ce soir là, le ciel avait deux lunes...
* « Seigneur, aies pitié ».
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