Chapitre 4. Chasse aux Sorcières & Inquisition (pt - 1)
Parika savait qu’elle s’était évanouie quelques secondes après que le chevalier se soit lancé contre la bête une dernière fois. Mais quand elle s’était réveillée dans une pièce sombre et humide avec une chaine attachée à la cheville elle comprit qu’elle fut emprisonnée. Au début elle s’inquiéta pour le mystérieux chevalier : qu’était-il devenu ? avait-il vaincu la Mah-Goule ? était-il vivant ? et Clarissa était-elle vivante ? et les enfants ? Et bien plus-tard quand un soldat apparu par la seule porte de sa cellule pour lui apporter de l’eau et une ridicule tranche de pain – laissant ainsi de l’air et de la lumière s’engouffrait dans la pièce - une peur insoutenable la fit trembler : pourquoi était-elle emprisonnée ? qu’avait-elle fait ? depuis combien de temps était-elle là ? Elle faisait les cent pas dans sa prison, essayant par moment d’atteindre la porte mais la chaine qui l’entravait était courte. Toutes ces questions étaient empilées dans son esprit et eurent pour effet de lui causer une migraine horrible lui traversant le crâne de part en part comparable à un coup de massue reçue sur la nuque. Ces yeux lui faisaient atrocement mal, sa vision fut trouble pendant un moment. « Ça faisait longtemps que je ne l’avais pas utilisé » pensa-t-elle quand sa vision revint à la normale. Elle s’assit un moment pour calmer ses vertiges. Elle regarda ses mains pendant un moment. Elle n’arrivait pas à croire qu’elle avait réussi un tir parfait. Cela faisait longtemps que ce n’était pas arrivé. Elle avait utilisé son pouvoir pour y parvenir. Elle ne pensait pas y avoir recours un jour. Elle était sale et ses habits était usés, ses cheveux allaient dans tous les sens et lui tombaient sur le visage, Parika ressemblait plus à une démente qu’autre chose. Elle s’adossa contre un mur, résolu à attendre que l’on vienne la chercher et avait ramené ses genoux contre son visage. Recroquevillée dans cette petite pièce sombre, seul avec elle-même, elle repensait à tout ce qui s’était passé. La voix familière qu’elle avait entendue dans son esprit était celle de son maître, si elle ne s’était pas rappelé de ses leçons, de sa promesse, elle n’aurait jamais eu le courage de tirer et peut être qu’elle ne serait pas dans cette geôle mais morte. Elle se rappela ensuite comment elle fut face à cette première goule qui aurait mis un terme à sa vie bien plutôt si le chevalier n’était pas intervenu. Elle se sentait honteuse. Une image de sang rougissant la neige commençait à se dessiner progressivement dans sa tête plus elle repensait à la peur qu’elle avait ressenti face à la goule. Elle s’engouffrait progressivement dans ce sombre souvenir qui la hantait perpétuellement tel des sables mouvants qui l’engloutissaient.
Un jour était passé et Parika n’avait pas vu la lumière du soleil. Elle ne s’inquiétait plus pour Clarissa ou le chevalier. Elle commençait à avoir peur pour elle-même. Qu’allait-on faire d’elle ? et pourquoi personne ne venait la cherchait ? l’avait-on oublié ? Elle s’était affaibli considérablement. Rester seul ainsi l’avait complètement enfermé dans une spirale de souvenirs qu’elle revivait incessamment ajoutée à toutes les questions sans réponses qu’elle se posait. Elle ne trouvait pas le sommeil et quand elle réussissait enfin à s’endormir, d’horribles cauchemars la réveillaient immédiatement
Au début de la seconde journée, deux soldats vinrent dans sa cellule. Ils lui passèrent des menottes avant d’enlever ses chaines. Avec leurs visages stricts et sévères, elle comprit que d’une certaine manière elle était en mauvaise posture. Elle essayait de se rappelait ce qu’elle avait fait de mal. Parika faisait tout son possible pour essayer de comprendre ce qui se passait alors qu’elle traversait les couloirs illuminaient par de faibles torches accrochées. Les murs des couloirs donnaient de chaque côté sur des portes de cellules comme celle dans laquelle elle était avec à l’intérieur des prisonniers en toute aussi mauvais état qu’elle. Entre autre des voleurs, des bagarreurs et des personnes qui attendaient leur jugement remplissaient ce lieu. L’endroit dans l’ensemble était lugubre et sinistre. Le sol avait par certains endroits des fissures. Des yeux minuscules –appartenant à de quelconque rongeur- observaient les prisonniers et se promenaient un peu partout. Une odeur imposante et désagréable y régnait contribuant à l’atmosphère pesante qui faisait loi. Des gouttes d’eau tombant du plafond, des bruits de chaines et de pas lointains brisaient le silence de temps en temps. Par moment des cris se faisaient entendre au loin. Parika ne se sentait pas en sécurité entre les gardes qui l’escortaient. Elle voulait les assommés et s’enfuir mais où pourrait-elle aller, elle ne connaissait rien de cet endroit. De plus elle était bien trop faible pour faire quoi que ce soit, dans son état on l’aurait facilement maitrisée. Elle décida d’être docile et se laissa guider à travers les chemins tortueux des geôles jusque devant une porte avec un garde posté devant. Elle semblait différente des autres. Elle s’ouvrit sur une pièce bien plus éclairée que le couloir avec un homme qui l’y attendait, assit en face d’une table. L’un des gardes la bouscula à l’intérieur sans dire un mot. L’homme qui était assis ne porta même pas son regard sur la nouvelle arrivante, absorbé par ce qu’il écrivait sur plusieurs papiers. Le son de sa plume qui traçait des lettres sur le papier était le seul bruit qui résonnait dans la pièce. La porte se referma et l’on ordonna à Parika de se mettre debout en face de la table. Elle ne comprenait rien à toute cette situation. L’homme releva la tête pour observer celle qu’il avait sous les yeux. Sans dire un mot, il fixa la prisonnière de ses petits yeux vides. Aucunes émotions ne transparaissaient dans son regard. De par sa manière de se tenir et son accoutrement on pouvait déduire qu’il était un notable de la ville de Mirona. Il était d’âge avancé et ce qui caractérisé son visage ridé était une petite moustache qui l’ornait fièrement. En dépit de son statut social qui transparaissait à travers ses vêtements, il semblait maigre et fatigué. Parika se sentait acculée par son regard pesant. Une atmosphère lugubre, presque palpable régnait dans cette pièce et la faisait regrettait la lumière du soleil. Sans le vouloir cet homme était menaçant et pendant un long instant il avait fixait la jeune fille sans rien dire. Figée sur place, fusillée du regard par le mystérieux vieillard et les deux gardes se trouvant dans la pièce, Parika ne savait pas quoi faire.
- A ce que je vois vous êtes une servante, dit-il d’une voix étonnement grave
La poussière et la saleté n’empêchaient pas de deviner sa classe
- Etes-vous celle qui, selon les dires de plusieurs témoins, avait touché la bête qui chargeait la caserne
- Oui, répondit-elle simplement
Il trempa sa plume dans la petite fiole d’encre qui se trouvait à côté de lui et se remit à griffonner.
- Vous avez réussi un tour de force là ou plusieurs archers de talent ont échoué, c’est improbable, dit-il en se relisant, alors vous avouez clairement que vous êtes coupables d’actes de sorcelleries et que vos agissements ont attirés les démons à l’intérieur de nos murs ?
Parika fut immédiatement désarçonnée par cette déclaration. Elle n’avait aucune connaissance en magie et elle n’avait jamais fréquenté d’adeptes de magie de sa vie. Il essayait de la rendre responsable de l’assaut
- J’suis pas une sorcière moi, mon seigneur !
- Juge, rectifia-t-il sur le champ, je suis le représentant de la justice au nom de notre Roi dans cette ville
Elle se rapprocha instinctivement de la table mais les deux gardes foncèrent sur elle pour l’entraver. Ils affirmèrent son emprise sur elle en posant leurs mains lourdes sur ses épaules
- Je vous conseille de ne commettre aucun écart durant votre procès dit-il en plissant les yeux, cela pourrait avoir un effet sur votre sentence. De plus je ne constate que les faits
« Un procès ! » pensa-t-elle surprise et apeurée. Son regard se porta automatiquement sur ce que le juge écrivait depuis le début. Etait-il en train de rédiger son jugement avant même qu’elle ne se présente à lui
- Je ne pratique pas la magie et ne connais aucun sort, je peux le jurer, dit-elle en essayant de se défendre
- J’en doute voyez-vous, répondit-il en se rapprochant de la table, j’ai inspecté les blessures de la bête et recueillis les témoignages de plusieurs soldats. D’après eux le démon chargeait vers la caserne avec l’intention de la détruire et vous l’avez arrêté en décochant deux flèches en direction de ses yeux, ses seuls points faibles, chose qu’aucun archer n’a pu réussir à cause du fait que la cible était en mouvement et que sa peau étant imperméable aux projectiles.
- Mais j’suis pas une sorcière !
Il croisa ses doigts en haussant l’un de ces sourcils, surpris par l’acharnement de sa prisonnière
- Vous vous entêtez à nier les faits et pourtant vous n’expliquez rien. Quel est votre version des faits. Si vous n’êtes pas une sorcière qu’êtes-vous en réalité ?
La réponse évidente était qu’elle avait été entrainée pour faire ça. Mais donnait cette information n’arrangerai pas la situation, au contraire elle l’aggraverait. Dans le pire scénario possible, elle mentionnerait Clarissa. Cependant elle ne pouvait pas le laisser l’accuser de choses dont elle n’était pas coupable. Il savait qu’elle n’avait rien fait alors pourquoi agissait-il ainsi.
- J’suis pas une sorcière, croyait moi je vous en prie, répéta-t-elle
Le juge lâcha un long soupir avant de continuer, le long silence de sa prisonnière et sa réponse redondante confirmaient son accusation
- Vous ne rendez pas votre cas plus solvable. Vous niez les faits et vous n’apportez aucune réponse à mes questions. Votre acharnement me fait penser que je suis dans la vérité.
Il se redressa sur son siège et fixa Parika
- Si vous vouliez vous en sortir de cette manière vous n’auriez surement pas dut impliquer de complice. Ce dernier vous a trahi
Parika ne comprenait rien à tout cela, comment pouvait-elle avoir un complice alors qu’elle n’était pas une sorcière. Parlait-il du chevalier qui les avait accompagnés, lui aussi il avait subi la même chose qu’elle. Une migraine la prit d’assaut et elle commençait à perdre l’équilibre, sa vision s’était encore troublée. Les rations qu’on lui servait étaient trop mince. Elle n’avait pratiquement rien mangé. Pouvoir argumenter face à ce juge était impossible dans ces conditions. Il dominait la salle, la conversation.
- Je ne suis pas une sorcière puisque j’ai aidé à tuer le démon
Le juge passa ses doigts sur ses tempes considérant la défense de son accusé. Il fit mine de réfléchir à un contre argument mais il l’avait déjà avant même d’entrer et de s’installer dans cette pièce
- Il est clair, dit-il alors que la monotonie de sa voix résonnait dans la salle, que votre plan à vous et à votre complice pour répandre le chaos et détruire Mirona ne s’est pas déroulé comme prévu. Alors quand la bête que vous avez attiré à cause de vos actes s’est mise à vous charger vous aviez tout intérêt à la tuer avant qu’elle ne le fasse
- Mais je suis innocente, cria-t-elle sous la pression
En une seconde les soldats qui avait leur main sur ses épaules la plaquèrent avec force sur la table. Son crâne frappa violemment la surface en bois. Elle sentit une main faire pression sur sa tête. Le choc aurait fait perdre conscience à quelqu’un d’autre qu’elle. Elle sentait le sang s’échappait de son nez. Le juge se leva de son siège et ses pas, alors qu’il faisait le tour de la table pour la rejoindre, alourdissaient l’ambiance. Parika se débattait comme elle pouvait pour se libérer mais elle était trop affaiblie
- Ne vous ai-je pas dit de vous tenir correctement.
- Pourquoi vous faire … ça, demanda-t-elle péniblement entre ses dents, vous … savoir que je moi être innocente
Il plissa les yeux en considérant sa prisonnière un moment. Avec son accent étranger qui reprenait le dessus à cause du choc et de la situation, elle devenait presque inaudible. Il avait cependant compris la question qui lui avait été adressé. Il n’avait pas l’intention d’y répondre, elle ne comprendrait pas, la réponse la dépasserait. Il fit mine de ne pas avoir compris et continua
- Pour vos actes contre Mirona, sa population, le royaume de Kalrédan et son Roi, je vous condamne à 100 coups de fouets avant d’être exécutée sur la place publique comme tous ceux de votre espèce, consumée par les flammes
La sentence tomba comme un coup de marteau, brisant tout son passage. Parika à l’entente de cette nouvelle se débâtie encore plus comme si cela pouvait changer quelque chose à sa situation. Elle avait été piégée et l’étreinte qu’elle ressentait se resserrer sur elle l’étouffait. Le juge courba son dos et approcha lentement son visage froid et livide, vide d’émotions alors qu’il venait de prononcer une exécution
- Votre semblez résignée à résister jusqu’au bout jeune fille, si seulement vous saisissiez la chance que je daigne vous offrir, chuchota-t-il sur un ton dépité en s’éloignant d’elle, j’en ai terminé avec elle, conduisez la dans sa cellule et veillez à ce que sa sentence soit appliquée sur le champ.
Elle arrêta de se débattre. Elle venait de comprendre que c’était peine perdu. Depuis le début son sort était scellé et cette audience n’était qu’une formalité, dans ces conditions rien n’aurait permis de changer la situation. Pour une raison qu’elle ignorait elle avait été le pantin d’une machination truquée depuis le début. Les soldats l’aidèrent à se relever mais elle n’avait plus aucune force dans ses jambes et se laissa trainer sur le sol. Une chance, elle allait se faire exécuter devant une foule en colère qui penserait tous qu’elle est responsable pour ce qui était arrivé. Comment cela pouvait-il être une chance. Le sort s’acharnait sur Parika. Alors qu’on l’escortait hors de la pièce elle put croiser le regard du cruel juge pendant un instant. Il donnait l’impression de quelqu’un satisfait par ce qu’il venait d’effectuer. Tout cela n’avait rien de juste. Elle avait travaillé comme une damnée pour protéger sa nouvelle vie. Et maintenant tout ce qu’elle avait réussi à avoir lui était retiré. Rien de tout ça n’était juste. Rien !
Au moment où les gardes s’apprêtaient à ouvrir la porte, celle-ci s’ouvrit d’elle-même laissant apparaître un homme. Celui-ci avait aussi été la victime du temps mais était en bien meilleur forme que le juge. Il portait un pourpoint à la coupe élégante, aux couleurs de Kalrédan. Ces bottes étaient parfaitement cirées et sa présence dégageait quelque chose de rassurant qui contrebalançait agréablement avec l’ambiance générale qui régnait dans la pièce sinistre. Ses cheveux et sa barbe grisonnants avaient des reflets argentés dans le peu de lumière environnant. Son regard était vif et perçant. Son épée accrochée à sa ceinture renforçait l’idée qu’il était quelqu’un d’important. Celui-ci considéra la jeune fille en tenue de servante, trainée par des gardes pendant un instant
- Que se passe-t-il ici ? demanda-t-il simplement
Le juge qui était retourné à sa table, rangeant son matériel de scribe, et ne réagit pas à l’arrivée du nouveau personnage.
- Cela ne vous concerne pas Administrateur Belone. De plus c’est moi qui suis en droit de vous demander que faites-vous ici ?
- En statuant sur une affaire entre un capitaine de caserne et un membre du Saint Ordre Royal j’ai appris que vous meniez une inquisition.
Sans dire un mot de plus il s’introduisit dans la pièce et s’avança vers le juge en ignorant au passage la scène qu’il venait d’interrompre et le fixa droit dans les yeux
- Que se passe-t-il ici Juge Falga ?
- Je ne fais que juger cette jeune fille. Voici la responsable de tout ce qui s’est passé, une sorcière. Voici mes rapports d’enquête pour le prouver
Il lui tendit les papiers qu’il avait rangé. L’Administrateur s’en saisit et en lu le contenue
- Cette enquête ne prouve rien, dit-il en lui rendit ces papiers et en se retournant vers les gardes, relâchez-la !
Les soldats s’exécutèrent immédiatement laissant la jeune servante choir à terre. Le juge se redressa violement
- Comment osez-vous faire irruption ici et interrompre le jugement de cette sorcière, elle est responsable de tout ce qui s’est passé
L’administrateur tourna son regard vers le juge qui progressivement commençait à perdre son calme
- C’est cela que vous appelez un jugement, cette plaisanterie
- Je ne vous permets pas, répondit-il sur un ton énervé, je ne fais que ce qui doit être fait. Elle sera exécutée demain au zénith
- J’annule sa sentence
Le juge choquait par la décision de l’administrateur ne répondit pas et resta sur place. Il observa celui qu’il appelait administrateur se dirigeait vers les soldats et leur ordonnait d’aider la jeune fille à se relever. Il avait tout fait pour que tout se passe comme prévu. Il avait fait en sorte que l’arrestation de la servante qui avait énucléé le démon et de celui qu’il appelait son « complice » se fasse dans le secret le plus total. Il était au commande, dans cette pièce depuis le début de l’audience il était le maître des lieux. Son accusation était parfaite. Et il a fallu que cette homme face irruption pour tout gâcher. Pendant que son esprit essayait de se calmer, prit par la colère, il s’était rapproché de l’Administrateur alors qu’il aidait la jeune servante à se relever et lui avait saisi la manche de sa chemise
- Vous ne pouvez pas annuler une sentence qui a déjà était prononcée
- « Sur toute l’étendue de ces terres, il ne peut y avoir de procès qui ne soit pas rendue sous la lumière du jour, celle de Dieu, car à la fin, seul lui est Juge » récita-t-il sans faillir, vous, mieux que quiconque connaissait cette loi.
- Nous sommes en situation de crise, pour rétablir l’ordre il faut prendre des décisions nécessaires.
- Nous sommes en effet dans une situation extraordinaire et maintenant plus que jamais nous ne devons déroger à nos lois, pour quelques raisons que ce soit. Falga nous savons tous que cette jeune fille est innocente et qu’elle n’y est pour rien dans ce qui s’est passé, à quoi vous jouez ?
Parika regardait l’échange violent entre les deux hommes sans dire un mot. Si ce vieille homme n’était pas intervenu elle aurait fini brulé vive. Elle remerciait toutes les entités divines qui l’avaient guidé jusque dans cette prison. Mais le juge semblait décidé à la tuer, pourquoi voulait-il tant la voir morte. Comment est-ce que sa mort arrangerait-t-elle les choses, remettrait l’ordre ?
- Mon seul objectif est de servir le Roi et chacune des actions que j’entreprends n’a que pour seul but de maintenir l’ordre. Si une personne doit être sacrifier pour que cela arrive alors je prendrais la décision qu’il faut
- C’est comme cela que vous comptez rétablir l’ordre …
- Les gens à l’extérieur se posent des questions, ils sont effrayés, dit-il en élevant la voix, et vous Administrateur Belone vous ne donnez aucunes réponses. Tout ce que je fais c’est leur dire ce que vous n’osez pas. Rien d’autre n’aurait pu attirer les démons ici à part la pratique de la magie et vous le savez. Depuis le début vous saviez que l’enseignement de cette pratique dans une ville comme celle-ci était dangereux et vous n’avez rien fait pour empêcher cela, vous auriez dut en dissuader Sa Majesté.
Il se retourna, libérant son bras par le même moment
- Et votre réponse à tout ce chaos est de faire exécuter une innocente en l’accusant de sorcellerie. Et après que se passe-t-il ?
Un silence de plomb tomba dans la salle au moment où ces mots furent lâchés
- Combien d’innocents comptez-vous « sacrifier » jusqu’à ce que l’ordre soit rétabli ? En insufflant l’idée aux gens que des sorciers se sont introduits à l’intérieur de nos murs et sont responsables d’une attaque aussi grande que celle que nous avons subi, la population se mettra à organiser une chasse aux sorcières contre des centaines d’innocents sur la simple assomption que ces innocents pratiquent la magie, tous les étudiants en magie que cette ville abrite seront en danger de mort. Vous êtes sur le point de dessiner un cercle infernal au nom de la justice …
Le juge Falga recula d’un pas. L’administrateur avait le dessus sur lui. Sa présence, sa prestance tout le déstabilisait. Il perdait tous ses mots face à lui. Il était dominé et haïssait cette sensation. Il n’avait jamais ressenti une telle sensation et était dégouté.
- Si vous voulez vous plaindre de l’apprentissage de la magie à Mirona, adressez-vous au Roi pas à moi. Je n’ai aucune envie d’avoir cette conversation avec vous encore, dit-il finalement avant de se retourner vers les soldats, escortez-la à l’extérieur
Les soldats emmenèrent la silencieuse Parika avec eux à l’extérieur de la cellule laissant les deux hommes seuls dans la pièce. Les flammes qui éclairaient les environ vacillaient et menaçaient de s’éteindre à tout moment. Une sorte de tension insoutenable les liés désormais et les empêchait de se mouvoir. Le Juge Falga brisa le silence le premier
- Votre altruisme vous perdra. Vous savez que vous venez de libérer des suspects potentiels, dit-il sèchement
- Je n’ai libéré personne. Je compte mener une audition et leur poser des questions. Le Roi tient à être au courant de ce qui s’est passé. S’il s’avère au cour de celle-ci que leur lien des deux prisonniers avec cet assaut est indubitable, ils seront punis comme il se doit.
L’administrateur se dirigea vers la sortie d’un pas assuré.
- Nous travaillons tous pour la même chose Falga, dit-il le sourire aux lèvres arrivé à la porte, vous êtes invité à venir vous joindre à nous pour tirer cette affaire au clair
Le Juge ne répondit pas. Ses feuilles réunies, il devança l’administrateur et sortit le premier
Annotations