Bouton Rouge
Un petit bouton rouge s’allume et clignote sur la surface de contrôle.
- Eh !! Tout le monde ! C’est génial ! Venez voir ! Vous pensez que si j’appuie dessus, une pluie de guimauve va nous tomber dessus ? Dit-elle en fixant la lumière rouge de ses gros yeux ébahis.
- Euh… je ne pense pas qu’on devrait faire quoi que ce soit… Si on attendait que ça passe ?...
- STOP ! Pauvre folle ! Tu n’as pas imaginé que le ROUGE dans BOUTON ROUGE voulait dire DANGER ?! Hurla-t-il en la poussant violement.
- Calmez-vous, c’est peut-être important si c’est rouge et que ça clignote… Et si jamais on a besoin de nous, et qu’au lieu de réagir on est là à se disputer ? Et si on attend trop longtemps, peut-être qu’on ne pourra plus rien y faire… Et si c’était déjà trop tard ? Qu’est-ce qu’on va faire… Sanglote-t-elle en se roulant en boule au sol.
- Mais non, c’est juste une jolie lumière qui a sûrement une bonne nouvelle à nous annoncer ! Appuyons dessus !
- NON ! MAIS VOUS ÊTES FOUS ?!
- Si on appuie dessus, on ne pourra pas revenir en arrière… et en même temps, si on n’appuie pas dessus, il sera sûrement trop tard… et… AAaah ! Pourquoi le sol est mouillé ?! (Il remarque la pleurnicharde au sol et les flaques de larmes qui commencent à se former autour d’elle) Ah non c’est seulement toi, j’ai eu tellement peur…
- Pfff… Vous êtes tous tellement ennuyeux avec votre hésitation, prenez les choses en main merde !
- J’ai la boule au ventre rien que d’y penser… Tu veux pas le faire toi ?
- Ah non, ce bouton n’a jamais été lavé depuis que je suis ici, j’y touche pas. Beuuurk !
BIP !
- QUI A APPUYÉ SUR LE BOUTON ?!
- C’est moi, fallait le faire, je vous ai tous sauvé la vie, ou peut-être pas, mais dans tous les cas, rien faire c’est pire que faire, et peut-être qu’en faisant ça j’ai conduit tout le monde à une mort certaine… alors merci qui ?
- Chuuuut, ça commence ! Les guimauves, les guimauves !
L’écran s’allume dans un grésillement, pour finalement y figurer un jeune garçon, l’air condescendent, visualisé par une jeune fille qu’on ne voit pas apparaître à l’écran. Sur la surface de contrôle, plusieurs autres boutons de couleurs différentes s’allument.
- Eh ! C’est Kévin ! Il a sûrement encore des mots d’amours à nous dire !! Qu’est ce qu’il est beau…
- Beurk, je sens bien qu’il a eu de l’ail à midi…
- Mais… Attendez, pourquoi est-ce qu’il est différent aujourd’hui ? Est-ce qu’il ne nous aime plus ? Mais si lui nous quitte, personne ne peut nous aimer ? Nous n’aurions plus aucune raison de vivre ? Et ça veut dire que….
- QUOI ? QU’EST-CE QU’IL A FAIT ??
- De quoi, il nous quitte ? Mais non c’est impossible… (Et elle retourne au sol pour inonder encore plus le sol déjà trempé) Vous êtes sûrs ?!
- Mais non, ne vous en faites pas, c’est seulement des suppositions, je suis certaine qu’il a seulement une surprise pour nous.
- Et si la surprise, c’est qu’il est en réalité avec notre meilleure amie ? Tu parles d’une surprise ! Et ça vaudrait bien mieux qu’il nous quitte maintenant plutôt que de nous l’annoncer de cette façon, ce serait même encore pire…
- QUOI ?! QU’EST-CE QU’ELLE A FAIT CETTE SALOPE ?!
- C’est paaas possiiiible… (Le niveau de l’eau dans la pièce commence à monter)
- Mais qu’est-ce qu’on va faire, on va être la risée du collège… On sera obligé de se cacher pour que personne ne nous jette de pierres…
- De toute façon, je n’ai jamais aimé sa tache de naissance au niveau du torse. C’est comme s’il était sale tout le temps, dégoutant…
- Eh oh, calmez-vous, il vient simplement de nous inviter à manger avec lui à midi, encore pleins de bons temps en perspective !
- NON IL FAUT RÉAGIR ! VITE !
BIP !
- Euh… C’est toi qui as appuyé sur le bouton « coup de poing » ?
- Oui, si je ne l’avais pas fait, il aurait pensé qu’on est faible, donc même s’il ne nous quitte pas maintenant, il l’aurait tout de même fait, et notre « meilleure amie » en aurait profité à un moment ou à un autre, et puis…
- BIEN JOUÉ. JE VAIS FAIRE LA SIESTE.
- Il ne nouuuus aiiiime pluuuus…
- Qu’il nous quitte ou pas, nous devrions tout de même porter une cagoule…
- Bon… J’abandonne.
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