Je serai le meilleur !

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Lucas Serre, 18 ans, se tenait devant le miroir de sa chambre, les yeux fixés sur son reflet. Ses cheveux bruns, coupés court pour ne pas gêner lors des entraînements, étaient en désordre après une journée entière passée sur le terrain. Ses muscles, encore tendus du dernier entraînement de handball, lui rappelaient les sacrifices qu’il avait consentis pour en arriver là. Chaque reflet de son visage lui renvoyait une image de détermination, mais aussi une profonde fatigue.

Il enfila son pull à capuche et descendit les escaliers en direction de la cuisine. La maison, bien que modeste, était empreinte d’une chaleur familière. La table en bois massif, marquée par les années d’usage, était couverte d’un dépliant coloré qui attirait son attention. Il se dirigea vers le meuble et prit le dépliant en main.

Académie de Handball de Lyon. Les mots semblaient presque briller sur le papier, une promesse de réalisation de ses rêves les plus fous. Lucas avait toujours rêvé d’intégrer une académie prestigieuse, un centre d’excellence où il pourrait peaufiner son talent et se préparer pour une carrière professionnelle. Mais ce rêve semblait à présent à portée de main, et c’était aussi effrayant que passionnant.

À l’autre bout de la pièce, sa mère, Catherine, était accroupie en train de ranger les courses tout juste rentrées. Son visage portait les marques d’une journée éreintante, mais elle lui adressa un sourire chaleureux lorsqu'elle le vit entrer. Son père, Gérard, était absent, comme souvent ces derniers temps, à la recherche de petits boulots pour joindre les deux bouts. Les difficultés financières de la famille étaient bien connues, mais ils faisaient tous ce qu’ils pouvaient pour soutenir Lucas dans ses aspirations.

« Lucas, tu es rentré ! » s’exclama Catherine en se redressant. « As-tu vu ce que je viens de recevoir ? »

Elle lui tendit une enveloppe usée par le passage des mains, et Lucas la prit en le cœur battant. En l’ouvrant avec précaution, il découvrit une lettre officielle, imprimée sur du papier de qualité, qui confirmait l’offre de l’académie.

« Tu as été accepté ! » dit Catherine, la voix emplie de fierté. « C’est incroyable, Lucas ! »

Les yeux de Lucas brillaient d’excitation. Cette acceptation était le fruit de nombreuses années de travail acharné, d’entraînements matinaux, et de sacrifices personnels. Mais il était aussi conscient des implications. Quitter la maison, et surtout sa famille, était une perspective difficile à envisager.

Ses deux jeunes frères, Émilien et Julien, entrèrent dans la pièce, leurs visages éclairés par la curiosité et l’innocence de leur âge. Émilien, le plus âgé des deux, avait hérité du sourire espiègle de leur père, tandis que Julien, le cadet, était un tourbillon d’énergie qui adorait imiter Lucas dans ses jeux.

« Alors, c’est vrai ? » demanda Émilien, les yeux écarquillés. « Tu vas partir ? »

Lucas hocha la tête, essayant de cacher son appréhension derrière un sourire. « Oui, je vais avoir la chance d’intégrer une académie de handball là-bas. »

Les réactions furent immédiates. Émilien manifesta une joie sincère, tandis que Julien, un peu plus réservé, sembla plus préoccupé par la perspective de la séparation. Catherine, malgré sa fierté, avait une lueur d’inquiétude dans les yeux. Les sacrifices que la famille avait faits pour que Lucas puisse poursuivre son rêve étaient nombreux, et elle savait que cette opportunité était cruciale pour son avenir, mais elle craignait l’éloignement.

« Lucas, c’est merveilleux, » dit Catherine en posant une main réconfortante sur l’épaule de son fils. « Mais… il y a encore beaucoup à discuter. »

Gérard rentra enfin, les traits tirés mais le regard vif. À peine avait-il franchi la porte qu’il remarqua la lettre en main de Lucas. Son regard, marqué par la fatigue, s’illumina d’une lueur d’espoir.

« Alors, on a du nouveau ? » demanda-t-il en s’approchant.

Lucas lui tendit le document, et Gérard lut en silence. Sa réaction fut un mélange de fierté et de préoccupation. Le rêve de Lucas était enfin à portée de main, mais il y avait encore des obstacles à franchir.

« C’est une excellente nouvelle, Lucas. Tu mérites vraiment cette opportunité, » dit Gérard avec une gravité qui trahissait son souci sous-jacent. « Mais… tu sais que la situation ici n’est pas facile. »

Lucas savait que son père avait raison. La famille traversait une période difficile, et bien qu’ils se battent tous pour rester unis, le fardeau pesait lourdement sur leurs épaules. Chaque jour était un défi, et le départ de Lucas ajoutait une dimension supplémentaire à cette épreuve.

« Je… je sais, papa. » Lucas baissa les yeux. « Je veux vraiment aller à Lyon, mais je ne veux pas vous laisser avec tous ces problèmes. »

Catherine s’approcha et, d’une voix douce, dit : « Nous savons combien ce rêve est important pour toi, Lucas. Nous avons sacrifié beaucoup pour te permettre de poursuivre cette voie. Mais nous voulons aussi que tu sois heureux et que tu te donnes toutes les chances possibles. »

Lucas sentait une montée d’émotions conflictuelles. La joie de cette opportunité était entachée par la culpabilité de laisser sa famille derrière lui. Il se demanda si, en poursuivant son rêve, il ne serait pas en train de fuir ses responsabilités.

« Je suis prêt à faire tout ce qu’il faut pour aider, » ajouta-t-il avec détermination. « Peut-être que je peux trouver un moyen d’équilibrer les deux. »

La conversation s’éteignit lentement alors que la famille se rassembla autour de la table pour le dîner. Les rires de ses frères, bien que réconfortants, ne parvenaient pas à masquer la gravité des discussions à venir. Lucas savait qu’il devait faire un choix difficile, mais il était aussi conscient que cette chance pourrait transformer sa vie.

En fin de soirée, Lucas se retrouva seul dans sa chambre, la tête pleine de pensées tumultueuses. Le rêve d’une carrière professionnelle en handball était enfin à portée de main, mais il était impossible de ne pas se sentir partagé entre ses aspirations personnelles et ses obligations familiales.

Alors qu’il regardait le plafond, il entendit les murmures de sa famille à travers les murs. Chaque voix, chaque rire, chaque murmure était un rappel de ce qu’il allait laisser derrière lui. L’avenir semblait brillant et prometteur, mais il était aussi incertain et rempli de défis.

Lucas ferma les yeux et imagina le chemin qui se dessinait devant lui. Il savait que ce ne serait pas facile, mais il était prêt à tout pour réaliser son rêve. Il se leva, décida de se préparer pour une nouvelle journée d’entraînement, et commença à envisager les décisions difficiles qui l’attendaient.

Le rêve était à portée de main, mais la route vers la réalisation était encore semée d’embûches. Lucas Serre était déterminé à la franchir, quoi qu’il en coûte, pour lui-même et pour ceux qu’il aimait.

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Commentaires & Discussions

Chapitre 1: Un rêve à portée de mainChapitre2 messages | 4 mois

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