Chapitre XXXVI. Libérées, délivrées !
A.R.
Etienne venait de terminer la peinture dans la future chambre du petit qui verrait le jour dans quelques mois. Avec Reeve tout était si simple, jamais de conversation houleuse, ni de cris juste des compromis et des baisers pour sceller les décisions. Ils allaient devenir parents et rien qu'à l'idée il souriait bêtement. Il devait retrouver sa belle vers le moulin en fin d'après-midi pour aller profiter de la soirée dans un petit restaurant sympa qu'il avait dégoté. Quand il arriva, seul Nicolas l'ouvrier qu'ils avaient recruté se trouvait là. Il se démenait avec des tuyaux. Etienne l'interpella
– Nicolas, tu n'aurais pas vu Reeve, je tente de la joindre depuis une heure. Ce foutu réseau qui ne marche pas. Ras le bol de ce téléphone.
– Du calme patron, elle est peut-être rentrée pour se reposer. Elle n'arrête pas depuis que nous avons commencé les travaux de réaménagement.
- Oui, j'ai beau lui dire de lever le pied maintenant qu'il y a un petit au chaud dans son ventre.
- Exagère pas non plus, elle n'est pas en sucre.
- Tout de même, ce n'est pas rien de devenir mère. Et Sarah, elle n'est pas dans les parages ?
- Pourquoi serait-elle ici, elle a bien mieux à faire que de se salir les mains dans les canalisations. C'est un sacré merdier, toutes ses racines de tilleuls qui ont élues domicile ici. Pas étonnant que leurs troncs soient aussi imposants. Franchement qui ne pousserait pas les pieds dans l'eau et la tête au soleil.
- Ouais, un chantier de plus. Heureusement qu'on a un bon petit matelas d'avance. Bon si tu vois Sarah, dis-lui que je chercher Reeve.
- Pas sûre qu'elle vienne jusqu'ici.
- Je suis persuadée du contraire, j'ai bien vu votre petit jeu et comment tu la dévore des yeux.
- Ah mince, grillé.
- Sois correcte avec elle avant tout, elle en a assez bavé.
- T'inquiète, elle m'a déjà tout raconté. Elle voulait repartir sur des bases solides. Maintenant que j'y repense, elles étaient bien ensemble tout à l'heure, elle se dirigeait vers le château.
- Le château, purée je lui avais dit de ne pas y aller, que c'était trop dangereux. Suis-moi.
E.Y.
- Sarah ! j'ai peur
- Oh p..., moi aussi j'ai peur, pourtant j'avance !
- AAAAA, c'est quoi, une main m'a touchée !
- Reeve, tu exagères...
- Tu peux éclairer...
- Tu sais, nos portables seront bientôt déchargés à ce rythme-là !
- Là, regardes !
- Oui, Reeves , c'est un macchabée dans une cage, tu ne risques rien !
- Tu trouves ça drôle !
- Au moins on sait qu'on est dans la partie prison
- Je veux sortiiiiir, fondit Reeves ! j'en ai asseeeeez !
- Courage, on va s'en sortir, tel que je le connais Etienne doit avoir alerté la cavalerie !
- D'après ce que j'ai lu à la bibliothèque de la ville c'est là où ils enterraient vivants les cathares, ils les laissaient mourir de faim.
- Je veux pas mourir ! Je suis trop jeune !
- J'ai vu aussi le plan des souterrains sur une carte dans ce vieux livre...Tu me suis !
- Tu crois vraiment que j'ai le choix ?
- Ah, oui, tu peux tenir la main à Hamlet pour l'éternité si le cœur t'en dis !
- Tu n'es pas drôle Sarah !
- Chut, tais-toi, j'ai entendu du bruit...on avance ? Eeeeeetiennne, Eeeeeetienne ! C'est toi ?
Les deux filles continuaient leur route dans l'ombre...au loin elles croyaient entendre des voix et brille la lumière au bout du tunnel...à moins que ce ne soit…le chemin d'un autre monde...
- Sarah, reprit Reeves....Tu vois ce que je vois et tu entends ce que j'entends où bien c'est juste mon esprit fatigué...
- Eteint la lumière, montre-moi ton côté sombre, chantonnait Sarah, Oui, Reeves, il me semble voir de la lumière au bout...soit on est arrivé chez Dieux, soit...
- Tu es bête ! oui, on voit la libertéeeeee…
- Reeves, tu es où, Reeves, c'est pas drôle, Reeeeeves, ce n'est pas le moment de jouer à cache- cache, tu n'es pas drôle !
dit elle avant de glisser à son tour...
AR
Sarah avait retrouvé Reeve les quatre fers en l'air au pied d'un olivier. Elle se précipita pour s'assurer qu'une fois de plus tout allait pour le mieux.
- Tu as fini de me faire une peur bleue. En tout cas, tu lui en fait voir de toutes les couleurs à ton petit bout avant même qu'il est pointé le bout de son nez.
Sarah s'assura que la future maman n'avait rien de grave et lui tendit la main pour l'aider à se relever. Reeve la prit dans ses bras, et laissa échapper ses larmes. Après avoir repris ces esprits, les deux femmes avançaient lentement face au soleil couchant sur les vignes, la fatigue prenait le pas. Pour se donner du courage Reeve chantonnait :
- Libéré délivré, je ne mentirai plus jamais.
- Tu vois princesse, il y a toujours une issue quel que soit le monde obscur qui essaie de nous envelopper.
- Je constate surtout qu'une Sarah optimiste c'est cent fois mieux. Et surtout elle ne marche plus seule. Enfin tu avais raison, il y avait bien une sortie.
- Et regarde qui arrive au loin, sans sa monture certes mais à grandes enjambées.
Etienne suivi de près par Nicolas se hâta de les rejoindre. Quand il découvrit sa chère et tendre, les cheveux en bataille, les bras griffés et les yeux en larmes, ses battements de coeur marquèrent une pause. Dans son regard une seule interrogation que Sarah balaya d'un revers de main.
- T'inquiète pas tout va bien, juste quelques frayeurs.
- Mais quelle idée vous a pris. Vous n'aviez rien de plus sensé à faire.
- Chéri rassure toi le petit va bien.
Reeve prit la main de son homme pour la poser sur son ventre.
- Un vrai petit rebelle, il donne ses premiers coups de pied.
En sentant le roulis de la vie dévaler ainsi, la colère retomba aussitôt et Étienne sourit, une perle prête à s'échapper de ses yeux.
E Y
Sarah se serra contre Reeve et lui dit à l’oreille :
- Et bien, je te présente le papa de mon futur enfant, oui, c’est Nicolas, enfin j’espére que c’es lui...
- Non…
- Alors Sarah se colla contre le torse noueux du bel ouvrier agricolle et l’embrassa
Etienne réagit lui aussi
- Non,vous cachiez bien votre jeux tout les deux, depuis quand ? Bon j’ai fait ma daube à la provençale , je met deux assiétes de plus, vous allez me raconter tout ça !
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