9.
Lilly n’est nullement d'accord avec le plan d’Albert et n’a aucune intention de l’exécuter.
— Non ! hurle-t-elle. Ça non ! Jamais !
Albert est assis sur une chaise, calme comme à son habitude. Il la suit du regard alors qu’elle arpente la pièce d’avant en arrière. Il allume une cigarette.
— Calme-toi Lilly.
À ces mots, elle lui lance un regard furieux.
— Me calmer ? Me calmer ? Tu te rends compte de ce que tu me demandes ? Hors de question !
Albert se lève et s’approche à pas lents de Lilly. Le ton de sa voix est toujours aussi calme. C’est ce qui caractérise le plus Albert : son calme est inquiétant, il est toujours si sûr de lui que la jeune fille évite le plus souvent de le contredire.
— Tu te souviens de pourquoi on est là, hein Lilly ? lui dit-il en posant ses mains sur son épaule et la regarde droit dans les yeux. Tu veux abandonner maintenant qu’on l’a trouvé ?
En guise de réponse, Lilly reste muette. Le regard glacial d'Albert, lui donne des frissons qui fourmillent et lui parcourrent le dos.
— C’est la seule solution. Tu le sais toi aussi.
Lilly recule de quelques pas, elle repusse délicatement les mains d'Albert sur son épaule. Le cœur serré, les jambes tremblantes, elle secoue la tête se dirige lentement vers la porte en à reculons.
— Ne me demande pas ça. Je n’y arriverai pas.
Elle tourne la poignée de la porte et sort tête baissée en sanglotant. Albert ne la retient pas, il juge qu’il vaut mieux pour le moment la laisser réfléchir, seule. Il se remplit un verre d’eau, s’installe dans le rocking-chair, il se balance lentement.
— Tu comprendras qu'il n'y a pas d'autre choix.
Lilly marche à vive allure puis se met soudainement à courir en direction de la plage. Elle s’essuie les larmes qui coulent le long de ses joues puis elle se laisse tomber sur le sable à bout de souffle. Elle enfouit sa tête dans ses genoux repliés contre elle, ses bras tout autour, puis se redresse. Ses larmes séchées, elle contemple l'immense étendue d'eau droit devant elle.
— Même de nuit, tu es si magnifique.
L’eau a prit une couleur sombre, le ciel était rempli d’étoiles, leurs reflets faisaient briller la mer. Lilly demeure un instant pour écouter le bruit du flux et du reflux des vagues.
— Quand tout sera fini, je finirai mes jours avec toi. Albert a raison, je dois accomplir ma tâche. Je dois le faire pour mes parents, c’est pour ça que je suis là.
En essuyant une dernière larme, elle se dit qu’il est temps de rentrer.
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