C'est qui cet imbécile en costume un jour de semaine ?

 « Bon anniversaire ! Bientôt centenaire Mamie Huguette ?
—Où est le chien ?
—Mamie, il est mort le chien...»

Valérie, tu n'as pas rangé ton tablier ! Tu as fait tes devoirs ? Bien sûr, bien sûr, elle n'est pas encore rentrée... Quelle heure est-il ? Qu'est-ce donc que je faisais... Ha ! Oui, je voulais aller à la cuisine !

 « Madame Huguette je vous en prie, retournez vous coucher...

Tiens, c'est vrai il fait nuit, j'ai coupé la journée on dirait. Ce n'est pas ma chambre.

 « Vous savez si Valérie est rentrée ?
—De vous en faites pas madame Huguette, je vais vous raccompagner. »

 « Non, non, tu sors maintenant, je n'ai pas le temps pour tes balivernes, je dois coller tous ces timbres sur mon lit, il faut qu'on vienne me chercher maintenant ! Je suis trop fatiguée !
—Laisse-moi t'embrasser maman et je m'en vais...
—Allez Jean, dépêche-toi. Qui vient à point ne saitttsp at pas attendre. Tu reviendras, hier ? Non tu es venu hier... Reviens tout à l'heure et tu n'emmènes pas ce blanc-bec, je ne l'aime pas !
—C'est Justin, ton petit-fils maman...
—Je ne l'aime pas. Ces costumes lui vont comme un paon ! »

Je n'ai pas mangé à midi.

 « S'il vous plaît ? S'IL VOUS PLAÎT ? Je n'ai pas mangé à midi...
—Il est quatorze heures madame Huguette, il faut attendre le goûter !
—Il ne faut pas affamer les vieux, ce n'est pas bien ! Vous ne ressemblez pas à Valérie... Elle va venir vous savez ? Elle est encore à l'école, mais elle viendra pour le goûter... Je vais lui faire un gâteau ?
—Ce n'est pas la peine madame Huguette, nous avons tout ce qu'il faut... Asseyez-vous, reposez-vous. »

« C'est beau tout ces arbres... Je vous connaîs ?
—Je suis Justin, mamie ton petit fils, attention où tu mets les pieds, il y a des tessons de verre. Tu as remarqué ? Aujourd'hui je n'ai pas mis de costume, papi mettait-il des costumes ? Ton mari ?
—Je suis mariée ? Non pas encore. L'année prochaine peut-être... Mais il faut qu'il arrête d'être méchant ! C'est pas la peine de mettre des beaux costumes comme ça et de me décorer de coquards comme un sapin de tilleul à Noël... »

Pourquoi donc suis-je à l'hôtel ! Il faut le dire à Valérie, pour qu'elle aille chez sa tante, à cinq ans on ne peut pas s'occuper toute seule de son merle.

Ha ! C'est beau la pleine lune et il fait doux ce soir, je vais aller prendre l'air au parc.

 « Madame Huguette ! Il suffit ! Ça fait vingt fois que je vous ramène dans votre chambre, je n'ai pas que ça à faire et puis vous n'avez qu'un chausson ! Il fait pas beau vieillir. Hein, ma pauvre ?
—Tu peux garder pour toi ta catilinaire de sorcière, vilaine fille ! Tu es un vrai laideron ! »

Je n'aime pas les femmes de chambre, elle laisse de la poussière partout et elles m'obligent à me déshabiller. Pourquoi font-elles cela ?

 « As-tu vu Valérie ? C'est ma fille ? L'école est terminée, elle pourrait rentrer à l'heure quand même ! Jean ? Jean ? Où est ta soeur elle est en retard ! J'ai reconnu sa silhouette dans le parc, pourquoi ne vient-elle pas m'embrasser ?
—Maman, tu sais bien pour Valérie, tu te rappelles ?
—Oui, c'est mon petit chaton, comme toi. Mais toi tu as grandi. Elle est encore toute petite Valérie et les chatons doivent retourner à la bergerie avec leur maman. Il faudra lui dire de rentrer n'est-ce pas ?

Je suis fatiguée, je n'ai pas collé assez de timbres... On ne m'a pas encore emmenée... Je voudrais embrasser Valérie, quand même avant de la rejoindre.

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