Schizophrène
On est samedi, je ne pense qu’à une chose. M’ouvrir le ventre. Découper la graisse et la jeter loin de moi. M’en débarrasser, ne plus la voir.
Les enfants de mon conjoint sont chez moi ce week-end. Je dois attendre lundi, car il y aura forcément du sang.
***
On est lundi. Hier dans la soirée, j’ai osé parler à mon compagnon de mon envie obsessionnelle dans l’espoir de ne pas passer à l’acte aujourd’hui. Car j’ai réalisé que beaucoup de sang coulerait, or je ne veux pas aller à l’hôpital. Ma chienne est perdue sans moi, elle est très dépendante émotionnellement de moi et moi d’elle.
Je lui ai annoncé qu’hier, toute la journée où j’y ai pensé, je n’étais pas mal psychologiquement ; mais dans un autre état, dans lequel je perçois la réalité différemment. Il m’a répondu qu’il ne peut jamais partir l’esprit tranquille, que j’aurais pu mourir ! Il m’a fait peur, en me disant que je devrais voir une psychiatre quotidiennement pendant un temps, quitte à être hospitalisée ! Il faut également que je reprenne mon deuxième neuroleptique, que j’ai arrêté il y a deux mois.
Ce matin, j’en ai discuté avec L. du SAMSAH.
En parlant, je me suis vite rendu compte que, samedi, je délirais. Pour moi, la peau se serait refermée au bout de quelques semaines et j’aurai cicatrisé comme par magie. Et la douleur ne m’aurait pas arrêté, vu ma détermination.
L. m’a dit que j’aurais touché des artères donc que je me serais vidée de mon sang en quelques minutes. Elle m’a demandé si je voulais mourir, je lui ai répondu que je voulais juste maigrir…
J’en parlerai à ma psychologue demain.
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