Les archives
— Je pense avoir trouvé Rosa !
— Tu veux toujours de mon aide ?
— Oui, je regrette une nouvelle fois de ne pas…
— Ne t’en fais pas, arrête de t’excuser, l’important c’est le futur. Montre-moi plutôt ta découverte.
Après plus d’une heure de recherche dans cette appartement à l’odeur renfermé, dans lequel on a tenté de ranger petit à petit, j’y décèle dans une pièce plus bazar derrière un rideau, une malle verte avec une étiquette « Archives des Zokias ». Une fois, les autres valises plus ou moins vides mises à terre, Rosa arrive surprise tandis que je l’ouvre pour prendre le premier document.
Elle s’assoit sur le vieux fauteuil tout en me prodiguant des conseils pendant que je tente de déchiffrer.
— Je suis stupide ma pauvre enfant ! Que je suis stupide !
— Pourquoi ? Elle était secrète et…
— En vérité, moi qui n’avait pas été dans son état, moi qui ne voulait plus revenir dans le passé, je n’ai pas chercher comme toi, à mieux comprendre.
— Mais, tu savais donc qu’elle était possédée ?
— Malade oui.
— Et tu y crois à cette histoire de Zok qui demande de l’aider à chercher son rival ? Tu ne penses pas que cela puisse être un piège ?
— Ma chère enfant, notre propre mère n’était hélas plus de ce monde, élever par notre tante, cette dernière ne racontait que l’importance du lien avec Lui. Aucune mention de son origine. Et il vrai que je trouvais cela étrange de n’avoir à prier, honorer un seul Dieu.
— Et que dois-je faire ?!
— Tu es une pièce rare de nos ancêtres et la clé de nos descendants. Il n’y a point de piège que s’il doit combattre. Et puis, tu peux refuser sans regret. Lis moi ces textes ou alors donne-le-moi.
— Tiens. J’avoue que l’écriture des anciens moi j’ai du mal. En attendant, si on ne trouve pas, j’essaye de lire les autres.
Des comptes-rendus glaçants, des registres ou encore des cartes, la fatigue commence à venir et le désespoir aussi. Pourtant, avec toute la famille, on profite du pays depuis un mois et j’avais préféré me plonger dès que je me serais senti prête. Je m’égare en pensant à Elias qui profite d’une belle balade avec les autres. Il est si mignon et si j’ai eu un peu de nostalgie pour l’école, finalement, je suis très heureuse d’être mère.
— Toi, tu penses au petit.
— Oui, il est mignon, tu ne trouves pas ?
— Ils ressemblent à ses parents.
— Hum, plus à son père. Tu as trouvé quelque chose ?
— Oui.
Je me relève pour mieux me placer et découvrir un petit livre de, simplement deux pages. Sur la gauche, un texte et l’autre côté, Zok combattant un, humain.
— Tu m’expliques ?
— Ce livre est le seul exemplaire connu, vu qu’il n’y a plus rien dans la malle. Datant d’au moins deux cents, reliure refait et donc bien conserver.
— Raconte-moi plus l’histoire !
— « D’une simple coquille, le gardien des morts veillera aussi sur les vivants. Pourtant, par une étourdie, une voix qu’il n’écoutera pas l’emmènera dans le chao. Impuissant, seul, il cherchera à combler sa faiblesse par un appel sur Terre. Pourtant, il devra prouver une dernière fois sa place en combattant de face, la plus vile des créatures, l’Humain. Depuis que la naissance de son monde, jusqu’à sa mort, il devra user de tant d’outils pour arracher le cœur de son ennemi. Ensemble, ils mourront pour redonner corps au monde. «
— Hein ?!
— Tu es foutu ma pauvre enfant et Lui aussi.
— Comment ça ?! Tu sais que je peux lui demander d’aller ce faire foutre ?! Si tu penses qu’il peut me tuer ! Et puis, non ! Enfin ! Comment il peut me manipuler ?! Il refusera ! Adel a raison ! Cette religion est une connerie ! Bien que je le vois, bien qu’il me parles, jamais, tu m’entends !? Jamais tu me feras croire que l’humain c’est moi ! Je ne connaissait même pas son existence ! Et comment j’aurais pu lui parler à sa naissance datant des siècles ?! Quoi ?!
— Marta !
— Quoi ?! Toi aussi tu n’as jamais cru !
— Marta !
Son ton est sérieux, ferme et je prends peur. Elle renferme sa poigne sur sa canne pour s’aider à se mettre à ma hauteur. Elle me fais penser à Carmen….
— Marta ! J’ai toujours cru les oracles. Toujours.
— Mais…
— Ecoute moi ! Si ma sœur avait eu ce destin si particulier, elle a lutter. Et, dans notre longue histoire, il y avait eu des témoignages similaires se transmettant oralement. Tu n’es pas le mal, seulement une victime. Maria avait prédit que Zok viendrait sur Terre pour te guider. Il est dans ton esprit, ton compagnon. L’Humain est juste la créature qui s’est déguiser en elle. Comme elle était dans la peau d’une enfant ou d’un vieillard. S’il doit se battre face à un Humain, il vit en toi. Et seul ta mort permettra de le tuer involontairement. Elias aura peut-être une fille, mais la tradition mourra. Une dernière chose, Zok doit t’aider à le tuer. Les médicaments ne feront que retarder sa cachette. Ta folie reviendra, prend garde, parle en moi ou à Zok. On le tuera avant qu’on t’enterre.
— Euh…il n’y a vraiment aucun moyen de ne pas croire que ça va se passer ?
— J’ai besoin de mieux réfléchir à tout ça. Mais, tu es condamné à lutter le plus longtemps possible. T’hospitaliser aggravera les évènements. Je crois qu’ils sont rentrés, prend du bon temps, je m’occupe de tout.
— Tout quoi ?! Tu vas leur dire ?! Ils ne vont…
— L’habitude, je t’aiderais. File là-haut, Zok le saura plus tard.
Je m’en vais à reculons et remonte dans le salon. Elias me saute dessus et revenir comme avant me paraît difficile. Mais qui est ce monstre ?! Pourquoi moi maintenant ?! Je crois plus à la médecine qu’aux esprits désormais…Je suis normal, je suis dans le réel ! Eva ! Faut que je prenne conseil auprès d’elle à mon retour avant de redevenir folle !
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