K.O

4 minutes de lecture

«

— Tu acceptes ton destin ou pas ?

Tu m’épuise ! Je n’ai rien demandé !

Tu dois admettre que tu as le même don que moi. Depuis ta tendre enfance, tu maitrise l’art de le nier et ça t’a emmené à des coups de folies parfois.

J’ai beaucoup aimé mais la voyance, le médium et autre, ce sont des conneries !

Aucun psy, aucun médicament ne stoppera les visions. En tout cas, je ne sais pas comment tu as fais pour ignorer les morts.

J’en m’en fiche ! Je veux juste dormir et si tu y tiens à rester encore ici, ramène la personne si généreuse de son cœur pour que je la remercie.

J’aimerais qu’on discute sérieusement tu sais.

Rien n’a commencé, donc une dernière fois pour toute, dit moi tout ! J’étais possédé surement par toi ce jour-là, je les sens toujours plus, ces morts bien trop vivants depuis mon réveil…alors à part aider les autres comme toi, que tu veux-tu ?

La mort n’est que le passage. Tu peux oui, aider les autres sauf depuis ta naissance, depuis le test…

Quel test ? Mamie ? Quel test ? «

Elle m’a tourné le dos ! Je la vois disparaître en discutant avec…Eva ! Je me suis renseigné sur le net et à part médium, aucune maladie peut vraiment me coller à la peau…Au dernier rendez-vous psychiatrique, il pensait même que j’étais possiblement atteinte de psychose…

Entendre une voix, je l’ai déjà eu…une fois vers mes huit ou neuf ans, j’ai cloué un chat noir sur un mur de la maison, dehors, dans la nuit…mes parents m’ont réveiller, j’avais du sang sur les mains, j’ai pleuré et avoué.

De suite, on m’a passer des test sans rien trouver. Puis, mes visions étaient apparus et seule ma grand-mère était au courant. Elle est morte la même année qu’Eva, trois jours après. Et si le test c’était elle ? Pourquoi ?

Dès que tu reviens, je te cuisine toi ! Et je continuerais à être normal même si pour ça, je dois m’autodétruire l’esprit à grand coup de pilule. Je sais, que les dons peuvent sauter une génération ou plus mais pourquoi moi ?! Je veux juste danser, rien d’autre !

— Dans quinze minutes, on va démarrer la séance.

La présidente est debout au loin avec un haut-parleur je cherche JJ. Elle discute avec Juan et je souris de la complicité. Bien que je me demande comme beaucoup, pourquoi ils se sont mis en ensemble alors qu’ils n’ont rien en commun de bases…

Puis, la vue de Carmen me donne des frissons. Elle m’a repéré et je suis sûr qu’elle a de la peine en me voyant assise dos contre le mur, à moitié avachis, les yeux humides…Les trois parlent de moi et je me remet en position de survie. Comme hier.

Je me lève d’un coup pour me réfugier au vestiaire m’hydrater un maximum tout en hésitant à avaler un doliprane. Je dois faire aucune automédication…

— Je peux te parler Marta ?

J’en étais certaine qu’elle allait me torturer de questions comme pour ma sœur. Et pourtant, malgré tout l’amour pour ma grand-mère, je préfère être suivie par Carmen. Au moins, elle vivante…

— Oui.

Elle m’invite à m’assoir à ses côtés dehors sur un banc donnant sur le stade d’athlétisme.

— Je ne veux pas te parler de tes maladies mais de…

— Je veux pas non plus…

— J’ai bien compris que c’est un sujet délicat. Non, je voudrais échanger sur ton avenir.

— Sauf dans la tombe, je ne vois pas ce que ça peut être. Quoi ? Tu vois pas que je parle avec un vivant ? Oui, oui ! Tu es là ! Putain je sais que tu es là ! Mais lâche-moi ! Tu m’en veux oui ! Moi aussi je m’en veux ! Alors laisse-moi respirer ! Promis, je reviens ! Et je t’assure que je t’ai suivis ! Et ! Pas toi aussi !

** ** ** ** **

Elle gesticule et hurle jusqu’à descendre sur la piste. Jamais son état c’était encore dégrader à ce point même avec les souvenirs de ses parents. Sa sœur maintient qu’elle a bien une psychose et que ça peut se guérir. Je suis de même avis.

Ses parents eux, refusent d’ajouter une autre maladie et je les comprends. Pourtant, ils acceptent le soin thérapeutique mise en place et là, je trouve que ce n’est pas assez. La preuve en est qu’il faut l’hospitaliser.

A force de lutter, elle peut aller très loin et je file informer les professeurs qu’elle ne peut concourir. Par chance, on a prévu un remplaçant et les juges sont au courant de sa maladie.

— Tu vas prévenir qui ? me demande Juan

— Adela est en cours, je vais appeler ses parents.

— Je vais prévenir les juges.

— Merci JJ.

— Je n’ai jamais cru au médium.

— Moi aussi Juan.

— Je vous laisse la direction, si on pose des questions, parlez juste d’un problème personnel.

— Les élèves savent sa maladie tu sais Carmen.

— Je vous laisse donc juges mais Marta est très sensible aux regards des autres surtout en ce moment. Je file.

Je retrouve Marta qui a arrêter de parler sauf qu’elle se maintient la tête entre les mains, recroqueviller et je me dépêche de la rassurer. Elle hurle à nouveau et n’arrive à m’écouter. Sa mère répond enfin et décide de venir. De mon côté, comme accepté, je contacte les secours.

Une fois une dose de calmant, Marta ne réagit toujours pas à l’environnement. Elle repart avec sa mère et moi, je reste troublée. Peut-elle vraiment être soignée ? Pourquoi durant ces trois dernières années, il n’y a eu aucun signe annonciateur ? Faut que j’en discute avec sa sœur, ce soir.

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