Le dernier jugement

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— Personne ne va mourir. Personne, ce n’est pas vrai !

Marta est venu me rejoindre à la fin du repas à l’école. J’avais envie de passer du temps avec Tania et César, le temps de son rendez-vous chez l’art-thérapeute. Au moins, elle réduit plus ses activités intenses de sport pour avoir une fois par semaine l’atelier personnalisé.

Deux semaines pour qu’elle change de mode de vie et pour le moment, on n’avait rien à lui reprocher. Sauf que, on pense qu’elle nous ment. En attente d’un nouveau psy, car l’ancien à été enfin viré pour diverses raisons, je pense qu’elle perçoit ses voix.

« Tuer Roberto » ou « Tuer Adela ». Ces mots sur des post-it de notre frigo, m’angoisse depuis ce matin même. Aucun signe avant-coureur qu’elle va vraiment passer à l’acte ? Son agitation suite à cette maigre explication, continue de ne pas me rassurer :

— Bon, d’accord Marta. On te crois cependant, Zok te parles à nouveau ?

Tania tente une approche douce, César me pousse à agir. Pendant que Marta sort sa balle antistress, je me saisie de son autre main. Elle souffle un peu coup et avoue :

Il…je…oui.

— Tu te souviens depuis quand ? Et à quel sujet ?

— Personne ne va mourir c’est que…c’est symbolique ! Il me faut que votre peau se transforme pour que moi, moi, je puisse accéder à l’excellence suprême. Encore à faire, autodestruction en cours, ok. Mamie m’a rien dévoilé de bien croustillant sauf me souvenir que je suis forte et que je dois accepter de me salir une nouvelle fois les mains, le moment voulu.

Elle se retire de ma chaleur pour boire un verre d’eau de sa gourde. D’un mouvement de tête, j’insiste de mon côté pour que quelqu’un dise quelque chose. César se lance dans le grand bain avec toute sa sagesse :

— Ton but ultime c’est de le tuer peut t’importe les risques c’est ça ?

— Un secte, c’est son objectif, j’en suis persuadé. Sadique, je l’ai déjà été. Enfin, m’en souviens plus si j’avais adoré clouté ce chat noir ou tordre le cou du lapin. Ni les raisons…Obtenir les choses, accéder à la gloire, quelque en soit les risques. Il me laisse prendre plaisir de mes dernières heures, dans mon ancien corps. Ensuite, sans que je m’y attende, il lancera sa phase « Régénération ».

— Ok, tu es bien décidé à aller au bout. Néanmoins, c’est lui qui t’a soufflé le plan de symboliquement éliminée ta sœur et Roberto ?

— Elle est la dernière danse autant qu’il restera mon antidote.

— C’est magnifique ma belle. Je resterais toujours ton soutient et ton porteur de conseil. Si tu tiens à ce que je change, dis le moi.

— J’ai négocié avec le Diable, tout est ok. Et pitié, qu’elle ne soit pas au courant !

— Je le promet. Sinon, ta séance ?

— Je ressens les effets néfastes inutiles de ces médocs avec le serpent. Bien que le médecin a aussi négocié pour que cela diminue, il n’empêche, qu’au final, bé, plus rien ne me fait vriller. J’adore l’appartement, cultiver mon esprit, dessiner et chantonner. Mamie m’a appris que son long silence, était volontaire, ne sachant pas si elle voulait vraiment d’aider. Je suis malade du cœur, je fais avec. Je suis une dernier Zokias et mon plan est de prouver que je suis puissante. Si la mort m’a jamais eu c’est que le vrai Zok, fait barrage. Les méchants veulent des gentils et les gentils ont des destins tracés magiquement. Je ne suis pas posséder, j’ai appris avec le temps à savoir qui voir, qui écouter. Même s’il risque d’être une tempête, me mettant à terre, je serais un moment donné, me relever. Mon dernier jugement ne va pas venir de sitôt. Finalement, j’ai faim, j’ai envie d’un kebab. Vous pouvez m’accompagner ?

— Avec plaisir Marta.

— Merci Tania…

Elle initie le mouvement soulagés. En tout cas, sa façon d’analyser les évolutions de soi-même est assez juste. C’est avec elle que j’ai grandi, mûri, plus compris mes attitudes. Mais, je crois que je peux encore faire mieux.

….

Passer les premières heures de la matinée, à trouver la bague parfaite pour ma demande en mariage n’est pas une mince affaire. Tout me plait et surtout, tous les vendeurs sont prêt à réduire leurs prix au vu de ma notoriété qui continue de persister malgré la pause.

Cette quête à vraiment démarré deux jours après le repas copieux de Marta. Pendant qu’elle retrouvait son ancienne personnalité en étant impatiente de faire du shopping, j’en ai touché deux mots à César à voix basses. De là, il me harcèle de liens internet autant pour le bijoux que de lieux pour célébrer notre union.

D’ailleurs, c’est le moment de lui dire que je préfère finalement, quelque chose de simple. Dans une église, sa famille, nos amis et Carmen point. J’ai à peine le temps de le ranger que ça vibre. Espérant qu’il a compris, je découvre que c’est Marta « Je suis réveillée, ils me font un procès. Je leur dit quoi pour me défendre ? »

Ça c’est rarissime comme texto. Je ressors de la boutique en réfléchissant à mes possibles questions. La meilleur option reste :

« J’arrive ma belle, ne bouge surtout pas. Souviens-toi de bien respirer, détend toi. Je t’aime «

Est-suffisant ? Bien sûr que non. Juste deux minutes plus tard, je ressens toute sa panique :

« Ils veulent ma mort ! Alors s’ils l’estiment, je vais choisir le meilleur moyen ! »

Les passants se poussent quand je commence à courir. J’imagine tout sortes de scénarios sauf qu’à peine passer la porte, au lieu de la penser prostrée dans un coin ou avec un couteau, agitée, elle est accablée assise sur le canapé.

Son bol de céréales est à moitié consommer et je ne vois pas sa boite de traitements, habituellement sortie de la pharmacie de la salle de bain. Elle le prend normalement de manière autonome et régulière. Je ferme à clé, retire ma veste pour le ranger sur le porte-manteau sur pied tout en l’observant, cherchant un moyen de rentrer dans son environnement et l’en sortir. Hors, je me plante, une seconde fois en sachant la réponse d’avance.

— Tu as pris tes pilules ?

— Non…

Et oui, mauvaise stratégie. J’aimerais l’engueuler sauf qu’elle en a conscience, l’enfoncer n’est en aucune cas, utile. Je m’assois à sa droite et tout ce que je peux voir moi, c’est la petite cuisine ouverte. Je jalouse un peu son don cependant je sais que je dois pas. Je lui serre sa main pour lui demander doucement :

— Décris moi ce que tu vois.

— Ils me jugent…

— Qui ?

— Surtout le Diable !

C’est à mon tour d’être observé par son affolement. Elle lâche parfois l’attention mais revient si besoin pour s’assurer sans doute que je la prenne bien au sérieux.

— Il t’accuse de quoi lui ?

— D’être responsable de leurs morts !

— Bon, alors Eva, c’était un accident stupide, une chute. Et ta grand-mère, la domestique de sa sœur est passé voir si tout allait bien, l’avait retrouvé sans vie dans son fauteuil. Le médecin légiste a conclu à un arrêt respiratoire forcée.

— Non ! Tu…

— Tu as rien à te reprocher.

— Je ne comprends pas pourquoi maintenant il veut me condamné !

— Le Diable c’est Zok ?

— Non ! J’en sais rien ! Je suis qu’une victime ! Tient, oui, c’est ta faute si mon bras à des traces ! C’est ça !

— Marta, tu sais depuis combien de temps, il te parle ?

— J’ai commencé à manger et puis j’ai entendu un rire ! Et il sait que je viendrais à lui ! Il m’a montré morte, rouées de coups, de traces de fils barbelés ! Quelqu’un veut ma mort !

— Qui ?

Elle ferme les yeux quelques secondes, c’est le signe qu’elle revient ici.

— Il est vrai !

— Il t’a juste tester c’est tout.

— Oui…oui. C’était plus court, tu as raison, j’ai réussie à user tes images positives apprise en thérapies.

— Tu as pensé à quoi ?

— M’en rappelle plus, ça m’a fatiguée…c’était si brutal que j’ai failli vomir !

— Sinon, j’ai zappé de te dire que ce soir, ma mère fête son anniversaire. Tu es invité si tu veux.

— Bien qu’ils m’apprécient, je veux me reposer. Tu rentres à quelle heure ?

— Aucune idée, je peux te déposer si tu as peur d’être seule, chez tes parents ou bien chez ta sœur maintenant qu’elle a aussi trouvé un appart.

— Elle sera chez Carmen, je suppose, je vais prendre un bain, j’en ai besoin.

— Tu n’as plus faim ?

— Oui…tu peux ranger ? Mal dormi aussi, flemme…

— Pas de soucis, file te détendre, je t’apporte les médocs.

— Oui, ok…merci.

La journée file à une vitesse surtout quand j’ai réussi à lui faire changer ses pensées, par la console en jouant à Mario Kart après le repas et avec un massage avec mes chansons en play-back. Le moment du départ, elle hésite sur quoi faire et me demande :

— Chez Carmen. Tu sais où c'est ?

— J’ai emmené une fois ou deux Adela, je pense retrouver le chemin. Tu prends ton sac à dos pour dormir chez elle ? Où chez tes parents ? Après, tu peux dormir ici, tu as les clefs.

— Dans le doute…ça te dérange pas ?

— Non, la famille est aussi important pour toi comme soutient. Aller, prend ta veste. Tes boites ?

— Pris arrête de répéter ! J’ai juste oublier une fois et ce n’est pas ma faute !

— Pardon ma belle. Pardon.

Une doux baiser au front et je perds dix minutes dans les bouchons. Une fois déposée, je pars l’esprit plus tranquille.

…..

— Je ne comprends pas pourquoi tu as eu du mal à trouver un appart.

— Ho tu sais Carmen, acheter au cœur de ville et avec mon salaire, enfin je suis bien payé mais quand même ! Célibataire en plus, exigeante comme je suis !

— Je te l’accord sauf que Roberto a pu rapidement en acquérir. Remarque, il est même plus riche que moi ! Être un star, ça paye bien !

— Tu peux rire certes, cependant il l’a loué. Nuance !

— Loué ?! Je pensais que…

— Et non ! Il cherche investir plus intelligemment. À Madrid ou même racheter la villa de Rosa !

— Il verra bien. Tu as des nouvelles de ta sœur ?

— Pas depuis quelques jours et j’ai pas eu le temps de croiser Roberto. Tu as invité quelqu’un ?

— Non, je vais ouvrir.

Je termine ma part de pizza toujours heureuse de partager ces apéros avec elle.

— Marta ?!

— Je peux m’assoir ?

— Bien sûr ! Vient.

— Je ne veux pas déranger.

— Mais non, installe toi. Tu as mangé ?

— Non, pas faim.

— Tu veux boire quelque chose ?

— Ramène du jus de pomme si tu en as ou du jus d’orange.

— Oui, je dois en avoir. Je reviens.

Marta semble troublée et regarde plus ses mains que moi. Elle a gardé son blouson et son sac à dos. Je la force à être plus confortable.

— Pose tes affaires, on va parler tranquillement d’accord ?

— Si tu veux.

— Tout va bien avec Roberto ? L’appartement tu t’y fais toujours ?

— Oui, oui. Il est pas là ce soir enfin il doit rentrer tard et après j’ai dit que je dormirais où chez toi ou chez les parents.

— Tu veux boire un verre d’eau ou de jus ?

— Non pas maintenant Carmen.

Mon amie accepte le refus et on attend qu’elle se confie. Ma sœur écrit un message sans doute à Roberto puis pose le téléphone sur la table basse, reprend sa respiration avant de me fixer déterminer à sortir son sac.

— Je veux être comme toi.

— Marta, je t’ai déjà dit qu’être comme moi malgré nos quelques points communs n’est pas une bonne idée.

— Non ! Attends ! Écoute moi ! Je veux être comme toi ! C’est décidé depuis mes quatre ans ! Et puis, si le Diable a commencé à me juger ce matin, montrer ma mort enfin ma divine punition, ce n’est pas ma vie ce que j’ai vécu !

— Je ne te suis pas là.

— Je veux être comme toi ! Danser comme toi ! Je, mamie m’a appris et à dompter les morts pour mieux vivre le présent ! Toi !

— Oui quoi moi ?

— Pourquoi tu voulais danser ?

Je cherche une réponse chez mon amie qui m’invite à lui répondre. Que lui dire ?

— Moi, bé, je voulais surtout faire la danse classique pour sa complexité et sa douceur. Montrer que le corps est une œuvre d’art et être admirer au plus haut sommet.

— Oui comme moi ! Et être professeur ?

— Partager le savoir, aider de nouveaux talents à être perfectionniste. Enfin pourquoi ? Et toi ?

— Voilà !

— Voilà quoi ?

— Toi plus que moi !

— Comment ça toi plus que moi ?

— Je ne saurais jamais pourquoi je serais sans doute, je l’espère la dernière représentation de notre espèce de femmes médiums dégénérer !

— Hein ?

— Adela, laisse lui le temps de s’exprimer.

— Je sais qu’à part la danse, le chant et le théâtre, j’ai perdu ce que j’étais réellement. Trop de fois, mon esprit à confondu réalité et mystique ! Entre cannabis, ecstasy conseillé par mamie pour oublier Eva et autre beuverie…à deux doigts de l’héroïne et de la coke entre deux trafics de drogues plus être une pute pour se payer ses doses... enfin bref.

— Tu as fait quoi ?! Tu t’es prostituée ?! Et faillit quoi ?!

— Adela ! Calme toi ! C’est du passé !

— Carmen ! Elle me rappelle moi ! Sans les drogues mais quand même !

— Laisse là finir s’il te plait !

— Pardon, oui, désolé Marta. Je m’emporte et je ne dois pas.

— Toi plus que moi !

— Oui, tu en étais là, oui.

— Je veux reprendre le concert à l’école mais dans le hall et puis, je veux être comme toi ! Professeur ! Je peux ?

— Bé eu…

Carmen vient à ma rescousse pendant qu’elle se sert un peu de jus de pomme.

— Tu as perdu beaucoup de mois d’intenses leçons de danse et être professeur demande un diplôme après énormément de pratique. Cependant, l’école risque de s’imaginer un nouvelle faveur sauf que j’en suis la directrice et que l’école est toujours bienveillante. Tu pourras donc assister ta sœur dans ses cours. Évidemment danser te redemandera de grands efforts mais j’en suis convaincu que tu as les moyens nécessaires pour remonter au sommet. Tu étais une de mes excellentes élèves. Je crois en toi sache le.

— Ho Carmen ! Tu n’as pas honte de nous faire pleurer comme ça !

— Voir deux sœurs réunis me fais chaud au cœur.

Marta s’effondre dans mes bras et je l’accueille avec plaisir.

— Je veux savoir avant d’être mariée et enceinte, si Marta est encore en vie après un long coma de quelques mois.

— Je le sais bien. Elle s’est juste endormie.

— Pardon de m’être comporter ainsi, c’était si intense, si violent, si imprévisible après ma greffe…tout était si irréelle que je ne suis plus la même. Alors, qu’il existe. Dehors j’ai peur, la nuit j’ai peur, chanter j’ai peur, danser j’ai peur et mourir j’ai peur.

— Chut, on va prendre le temps. D’ici un an ou deux, tu verras, tout reviendra à la normal.

— Le cardiologue a parlé d’un nouveau cœur…si j’en ai un, je prie pour gagner dix ans de plus.

— Certains vivent même vingt ans.

— C’est rare…

— Si je retrouve ma confiance, je ferais des concerts, partager mes angoisses déjà prédites ou témoigner je ne sais plus par mes trentaines de chansons. Je serais capable de maitriser mon corps et je veux voir mon enfant un peu grandir avant de vous le confier. Tu me lâcheras plus hein ?

— Mais oui, je suis là pour toujours ma petite sœur. Tu es perdu, c’est normal, tu vas redécouvrir la joie de te laisser emporter par chaque note de musique.

— En tout cas, j’irais au bout de mon plan de le tuer.

— Il y aura d’autres moyens de le condamner. Pense d’abord à toi, comme tu as prévu de le faire et ensuite tu verras.

Après ce long moment de tendresse, elle accepte de manger un peu et veut dormir chez moi. Carmen nous laisse partir et à peine dans le lit, qu’elle s’endort comme une masse. Roberto appel et je le rassure en lui parlant des dernières nouvelles.

Moi, je note sur un carnet, en fumant, toutes mes idées de danses qui pourrait être adapter pour son cœur et son esprit du moment. En gardant des plans B ou C. Marta est sur une bonne dynamique, tant mieux pour elle ! Elle ne cessera de nous étonner.

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