From : André | To : Francine | Paris | Le 17 – 12 – 62

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Ma chère Francine,

 

Je crois avoir été bien dur avec toi, dans ma lettre du 10 déc. Pardonnes-moi. Mais c'est parce que je te voudrais solide, sûre de toi, capable de devenir RÉELEMENT ce que tu es. (Qui aime bien châtie bien, dit-on). Sans doute pourrais-je t'y aider. Il faut que tu t'installes à Paris et que tu tentes d'y vivre.

 

Je crains énormément qu'à l'occasion des fêtes de Noël, de leur chaleur, un contact avec Andeville, lieu de ton enlisement avec ta famille, piège d'amour - égoïste et possessif -, tu ne subisses les pouvoirs de l'habitude et de la facilité, du renoncement.

 

Il ne faut pas, Francine. Saches vouloir. Saches exiger. Saches imposer. Tu n'ES pas à Andeville. Tu n'ES pas à l'ombre de ta famille. Il faut que je te voie.

 

                                                                                              André.

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