Surfeurs de brume
Labenne océan
Septembre 2017
Ce matin de fin d’été, je me levai de bonne heure. L’envie de graver sur une pellicule un dernier instant. Mon séjour sur la côte Landaise prenait fin, sans doute mon subconscient voulait-il se gaver encore de cette liberté que j’éprouvais en ces lieux. Tout ici respirait le calme et l’abandon que l’on pouvait ressentir à la conclusion d’une saison. Demain l’automne serait là, moi mes pas me mèneraient ailleurs.
La maison se situait en bordure d’un chemin de sable conduisant à l’océan. Je l’empruntai. Armé de mon appareil et d’un trépied, je gravis la dune. À son sommet, je me trouvai éberlué. Là, à quelques mètres, les vagues s’échouaient dans leur bruit lancinant, mais je ne les voyais pas. Une brume épaisse cachait le trésor convoité. Si je pus amorcer un demi-tour, je n’en fis rien. Au contraire, je plongeai dans l’opaque, quitte à me perdre.
J’approchai des vagues. Leur tumulte grandissant portait des embruns au goût de sel, je finis par les distinguer. Où était l’horizon ? Je ne peux le dire. Tout se mélangeait, le jour au laiteux, l’écume au brouillard, l’eau au sable. Si bien que je ne savais pas si j’affrontais la réalité ou si je rêvais.
Et je les vis.
Mes surfeurs de brume.
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