Je sentis mon cœur s’accélérer davantage en reconnaissant son écriture sur le papier. Elle était loin d’être parfaite, légèrement tremblante, sans doute à cause de sa faiblesse physique, mais pour moi, elle était tout. Ces lignes irrégulières étaient uniques et inestimables, elles portaient une partie de lui que je chérissais plus que tout. Rien que de la voir, un bonheur immense envahissait mon cœur.

Coucou mon petit bout de chou,

J’espère que tu es en train de lire cette lettre le 25 décembre. Sinon, je vais être fâché… et tu sais très bien que je mords !

Je suis sorti de l’hôpital. Je vais mieux ! Je ne pense pas qu’il y aura de rechute cette fois. Je me sens prêt à affronter l’avenir. Et cet avenir, je veux le vivre à tes côtés.

En vrai, je suis un peu déçu… L’année dernière, il y avait un animateur à l’hôpital qui jouait le Père Noël. Il était super sympa. Mais bon… être avec toi est le plus beau cadeau de tous !!

Je t’attendrai toute la journée au parc, tu te souviens ? Celui où on allait quand j’avais le droit de sortir de l’hôpital, dans ces petits moments où j’allais un peu mieux. Je veux qu’on passe un Noël inoubliable, juste toi et moi.

Je t’aime de tout mon cœur, Iwan. Ne l’oublie jamais. Merci d’avoir continué à espérer avec moi.

Je t’attends,

Alden

Des larmes me montèrent aux yeux, brouillant légèrement ma vision. Je clignais plusieurs fois des paupières pour les chasser et baissai les yeux sur ma montre. Quelle heure était-il ? En réalité, je m’en fichais complètement. Dès que je levai les yeux, l’heure m’échappa déjà, balayée par l’urgence qui brûlait en moi.

Je me levai en vitesse, attrapai des vêtements chauds au hasard, mais pas trop n’importe quoi, histoire d’être présentable. Puis, sans un mot, je sortis de ma chambre, ignorant les enfants qui riaient et jouaient dans le salon. Leurs remarques glissèrent sur moi comme la neige qui tombait dehors.

Mes pas résonnèrent sur le trottoir enneigé, accélérant à mesure que je m’approchais du parc. Mes pensées tournaient en boucle : son sourire, ses mots, ses promesses.

Et si c’était ça, la magie de Noël ?