Le jour où tu découvres un téléfilm de Noël
Bon, alors, la fille, une rurale - Coucou Karine ! - plutôt genre middle west, quand même, et qui répond au doux prénom de Kimberley, elle se maque à la fin avec le pélerin citadin qu'elle détestait au départ parce qu'il lui avait balancé par inadvertance une boule de neige qui avait fait tomber le bonnet offert par son ex, auquel elle tenait plus qu'à la prunelle de ses yeux - Au bonnet, hein ? Un torchon effiloché aux couleurs agressives, pas à l'ex, parce que l'ex, c'était pas un sentimental et en plus, il détestait Noël, le pauvre type.-
J'vais vous dire, le cerveau qui a scénarisé la rencontre des deux taches avec une originalité aussi stupéfiante, on voit mal comment il va échapper à l'Oscar. Il devait être sous substance, ou alors c'était un pari de bistrot avec des potes encore plus chargés que lui... Enfin, bref ...
En définitive, la cruchette, elle trouve que le citadin, il est drôlement séduisant, et que c'est un gros affectif, qui se pointe justemement au fin fond de la steppe, un trou de l'Utah ou du Montana, pour oublier sa vie de broker déshumanisé de Wallstreet où il a édifié des fortunes en ruinant sans états d'âme de multiples pélos.
En gros, le grand méchant loup se purge l'esprit pour devenir agneau de Dieu et par conséquent super-estimable, condition indispensable pour une romance torride avec la Kimberley, la rosière du patelin. Catharsis sur le mode white Xmas, tu vois.
Alors, elle est ébahie et charmée par le changement de cap du soi-disant ex-requin de la finance - en vrai, il tenait un stand de bonneteau à l'angle de la 42eme rue- On la voit le scruter en champ contre champ, avec un regard de sole meunière.
La godiche finit par épouser le godichon, compte-tenu de tous les points communs que recèle leur glorieuse personnalité respective: mièvrerie, niaiserie, vacuité intégrale.
En plus, il lui achète un nouveau bonnet avec un maxi-pompon, ce qui fait fondre le cœur de la Kimberley, qui, entre parenthèses, mérite vraiment le prix nobel.
Quand tu as bien analysé le téléfilm, parce que bon ... c'est quand même important de débriefer un chef d'œuvre de cette dimension, tu te rends compte que le meilleur interprète, c'était encore le sapin.
Moralité: il vaut aussi bien regarder du foot à la télévision.
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