Au marché
C'est bientôt Noël, et pourtant...
On voyait partout, dans les rues et à la télé, les décorations lumineuses et barriolées ; des hommes grimés en vieux barbu. Des hommes tout de rouge vêtus, déguisés en porteur de cadeaux. On voyais des rires, des sourires, de la joie et de la bonne humeur. Pas mal de rancoeur, aussi ; des revendications, un soulèvement, une révolte, de la violence et de la souffrance, tous habillés en jaune fluo. Même le malaise avait pris des teintes guillerettes.
Mais maintenant, à une semaine des célébrations, je ressens du vide. Je vois des sapins sans parure, et des guirlandes qui brillent sans couleurs. Pas d'étoiles en haut des arbres, ni même dans le ciel. C'est comme si on avait éteint les lumières, mis les chants en sourdine ; comme si on avait foutu sur mon monde un couvercle.
Un requiem douloureux a remplacé les rires, et on n'entend plus retentir que les cloches des adieux.
C'est période de fête, et pourtant même les enfants pleurent ; car au marché, quatre pères Noël sont morts.
Annotations
Versions