L'art tendre de la pelouse
Tondre la pelouse de ses grand-parents n’a jamais été une tâche aussi agréable. Abel range la machine, qui vient d’engloutir l’herbe fraiche ragaillardie par la pluie fine de la veille, non sans l’avoir bien nettoyée selon les règles de l’art. Les oiseaux qui l’avaient regardé aller et venir l’esprit ailleurs, se remettent tranquillement à chanter. A seize ans, entre son corps qui mute à une vitesse incroyable et son coeur qui bat la chamade rien qu’en pensant à la voisine, il ne sait où donner de la tête. L’été s’achève bientôt et il va devoir rentrer chez lui à des centaines de kilomètres de cette petite ville paisible.
Avant de partir, Abel jette un dernier coup d’oeil à la fenêtre de la maison d’en face, espérant que son soleil apparaisse et le réchauffe avec ses rayons pleins de joie et de bonne humeur, mais elle reste close contrairement à son habitude. Déçu, il se dirige vers le portail, le guidon de sa bicyclette dans les mains.
Comme si Aphrodite était venue à son secours, Elle est là, derrière la petite haie, avec ses cheveux bouclés, son sourire ravissant et sa belle robe à fleurs.
– Bonjour, ça te dérangerait de venir m’aider à tondre notre pelouse ? Notre machine est tombée en panne et l’herbe nous envahit de toutes parts. J’ai vu que tu étais expert en la matière.
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