Une vie de confiné
Enfin quelle délivrance ! Je sortais enfin de ma cage de confiné ! Après des semaines, des mois à ne plus voir la lumière du monde extérieur, c'était enfin l'heure !
Oh oui, les rumeurs qui courent dans les rues ainsi que les promotions des boutiques m'avaient manqués. Enfin, je respirais, j'étais comme ressuscité et parcouru d'un bonheur qui m'avait souvent délaissé pendant ces nombreux jours, seul à me désoler dans ma chambre de dix mètres carrés.
Pourtant, l'heure de la sieste pendant toute l'après-midi, les séries Netflix pendant des heures sur le canapé et les heures passées à écrire sur Scribay c'était terminé. Désormais, le retour à la vie normale et sociale avait sonné. Mais c'est détendu et heureux que j'y retournais. Il faut dire que le confinement avait eu sur moi, un effet plus que bénéfique. Il m'avait permis de moins stresser à cause d'un éventuel exposé d'histoire, ou alors de ne pas oublier une fois de plus, ma carte de cantine afin d'aller au self. J'étais devenu pendant ces quelques mois, un être libre. Je faisais ce qui me plaisais, pouvait faire semblant de participer au Zoom organisé par les professeurs et avait la chance de pouvoir bénéficier des bons petits plats que ma mère préparaient.
Ainsi, le confinement, c'était avant tout revenir aux choses simples. C'était pouvoir être soi-même sans le regard des autres constamment braqué sur vous. Notre entourage devenait également plus important pour nous, nous devenions sensibles à pas mal de choses et pouvions même nous engager dans de nouveaux domaines. Pour ceux qui avaient la chance de jouir d'un espace extérieur, il était possible de respirer l'air frais et pur du printemps 2020.
Partager des moments en famille, regarder un film tranquillement le soir sans se soucier de l'heure du réveil le lendemain, c'était ça le confinement ... prendre du temps pour soi et ses proches.
Le confinement pourtant m'avait changé, il avait modifié la personnalité de la plupart d'entre nous. Me concernant, j'étais devenu plus calme, j'avais pris en maturité et avait pris confiance en moi. Mais une peur s'installait ...
Celle de ne plus rentrer dans les clous de la jeunesse, celle de ne plus intéresser mes amis après autant de temps. La solitude faisait bien sûr partie des méfaits du confinement. Je me sentais inlassablement seul ; malheureusement ce n'était pas la seule chose qui pesait sur chacun de nous...
***
[...] Par la suite, mon attitude envers les autres était soudainement modifié, je n'étais plus le même.
Pourtant, tout le monde restait soudé, les gens dans la rue semblaient heureux, je n'avais jamais vus autant de personnes me saluer sans pour autant me connaître. Le monde était en paix. La maladie avait emporté de nombreux proches, le drame avait donc cédé à la délivrance. Les morts étaient pour certains devenus fantômes. Le monde recommençait, et pour certains, la Covid n'existait plus.
Nous étions donc différents, mais nous étions plus unis. Le peuple se responsabilisait davantage. Je prenais plus d'initiatives, tant caritatives, qu'en cours ou à la maison.
Le confinement, c'était chiant, mais il faut bien l'avouer, cela nous avait permis de profiter des choses essentielles et simples de la vie.
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