Ma rentrée à l'armée

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Aujourd’hui, c’est mon premier jour dans le régiment. Je me suis entrainée durant des mois pour le rejoindre, être l’une d’eux. Je voulais être irréprochable : maitriser toutes les armes, être prête à encaisser tous les coups… Je voulais être la meilleure : celle qui court le plus vite, la plus fine stratège… Malgré tous ces efforts, je comprends très vite ce que signifie leur regard quand j’entre sur le terrain d’entrainement : ils me pensent incapable de me battre à leurs côtés. Une fille, un boulet…

Leur défiance nourrit ma détermination et je franchis les obstacles du parcours avant tous les autres, j’abats chaque cible du premier coup et je sens que je pourrais faire ça pendant des heures ! Ça les énerve, c’est évident. Une énorme mais brève détonation me sort de mon monologue intérieur : deux hommes sont à terre. Il est impossible que l’ennemi soit arrivé dans notre camp d’entrainement… Pourtant, les débris de la grenade, flottant dans le sang des soldats, indiquent le contraire.

Nous nous cachons derrière les deux camions du régiment pour évaluer la situation. Nos deux camarades gisent sur le sable sans qu’on puisse les secourir ; cela ne servirait plus à rien de toute façon. Le colonel nous ordonne de nous mettre à découvert pour tirer sur les soldats d’en face avec nos fusils d’entrainement. Je fais remarquer qu’ils ne feront pas le poids face à l’arsenal de l’ennemi : on me traite de froussarde. Nous nous exécutons et c’est un carnage : leurs mitraillettes criblent le sol et les chairs de balles. Nous essayons de fuir, de retourner aux camions mais, très vite, ils nous enserrent. Je regarde autour de moi : tous mes camarades sont soit blessés soit terrifiés.

Ils ne sont pas en état de trouver une solution donc c’est à moi de m’en charger. Les soldats qui nous ont attaqués se réjouissent de nous sentir pris au piège. Ils nous regardent, goguenards, oubliant de surveiller leur réserve de munitions. Je fends le sable et plonge vers les grenades. Alors que les balles tranchent l’air au-dessus de moi, je dégoupille ces sucreries mortifères et jette une bonne partie de leurs troupes au sol. Je récupère la mitraillette du fantassin le plus proche et vise chaque homme qui se relève.

Driiiiiiiiiing !

Vite, il faut cacher les bouts de bombe à eau explosées et les douilles de gravier avant que la maitresse ne vienne nous chercher !

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