Une fois la porte d’entrée claquée, je lève lentement mon visage et inspire calmement, sentant la fine brume caresser ma peau. Il ne pleut plus et tant mieux.D’un côté, ça m’épargnera d’attraper un rhume. Sans compter que je n’avais pas vraiment envie d’être trempée. Fourrant mes mains dans les poches de ma veste, je commence lentement à marcher, d’une démarche presque mécanique. Il n’y a pas d’endroit précis où je souhaite aller, non, j’avais simplement envie de marcher, de me dégourdir les jambes.

De me changer les idées.

Les rues sont peu animées, le temps y jouant pour beaucoup. Je ne me soucie pas des autres, j’avance tête baissée, le regard braqué sur mes pieds. Mon esprit dérive sur ce que j’aurais pu faire à la place, réviser mes cours par exemple.

Un rictus se dessine sur mes lèvres à cette pensée fugace, songeant au rabâchage perpétuel de mes parents à ce sujet. Oh, je ne suis pas brillante, mais je ne m’en sors pas trop mal non plus. Disons que je limite les dégâts, en mathématiques en tous cas.

Sa matière favorite en y repensant.

Je tique aussitôt, n’ayant aucune envie de me laisser submerger par un nouveau souvenir. Mes yeux me brûlent, mais je refuse que les larmes cèdent maintenant. J’ai déjà arrêté de compter le nombre de fois où elles ont coulé dernièrement, inutile d’en rajouter une couche aujourd’hui, encore moins en pleine rue.

Merde, maudit soit ma faiblesse.