Faux, l’hypocrite dans cette histoire, c’est lui.

Moi, je suis la naïve qui espère encore une réponse, un signe, quelque chose qui me prouverait qu’il pense encore à moi. L’incompréhension est devenue comme ma meilleure amie dernièrement, je reste là à attendre… Sans comprendre réellement. Sans avoir vraiment compris.

Et demain…

Je devrais l’éviter, encore. C’est la seule chose vaine que je puisse vraiment faire, l’unique manière de me protéger, et de ne pas céder.

Le fuir.

Esquissant un faible rictus, j’enlève la serviette et la jette sur mon lit, avant de m’affaler en serrant la mâchoire. J’ai failli oublier que tous m’avaient tourné le dos, pensant sans doute bien faire que de le suivre. Mis à part des œillades, je n’ai le droit à rien d’autre.

Non pas que j’aurais voulu recevoir de la compassion, mais ça ne fait que confirmer mon amertume.

Alors pourquoi ?

Qu’ai-je fait, si ce n’est dire la vérité ? Je ne prétends pas être facile à vivre, ni avoir un caractère très conciliant avec les autres…

Mais est-ce que ça excuse tout ce que je peux subir ? L’ai-je seulement mérité ? C’est ça, ma punition pour être tombée amoureuse de lui ? C’est là même la risibilité de la chose, comme si j’avais prévu que mes sentiments allaient changer…

Comme si je n’avais pas essayé de les taire avec hargne bon sang.

Rien n’y fait, je ne comprends pas.

À moins qu’il n’y ait rien à comprendre.

Et comme si je ne le connaissais pas suffisamment par cœur, je me redresse lentement et la main bizarrement tremblante, je saisis mon portable et l’ouvre, avant de trouver le dernier mail reçu dans ma boîte de réception.

Mais c’est devenu inutile de le lire.