Sauvage
Les visages pales défilent devant moi comme une marche funèbre, rythmée par le bruit cassant des langues claquant sur des dents acérées. Ils m'effraient ces monstres. Leur sourire carnassier gravé dans leur visage, leurs yeux perçants et leurs fausses manières.
Peste soit des autres s'ils ne sont pas l'enfer alors ils s'en rapprochent, les démons envient aux hommes leur malice affolante, et ils craignent le malin plaisir que les humains prennent à la souffrance.
Inadapté de part mon esprit malade, je vogue sur le Styx, je me perd dans l'azur et j'en oublie les gens qui font de même tout aussi vite, n'est-ce pas surprenant ?
Me voilà seul et c'était à prévoir, je ne leur en veux pas, les gens passent et se ressemblent tous, ils ne savent pas rester, ils ne font que passer, et moi tel un arbre je traverse les âges, je pousse, je crois, je me bats pour un rayon de soleil, mais je me trouve encerclé par ces pierres entassées.
J'attends sa venue, calme et docile la peur envolée, je lui tends la main et dans un sourire humide, je prends le large.
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