Tambour blessé
Une minute de lecture
Je comble le vide que tu laisses en mon cœur avec une lame nacrée, la dent d'un requin aux yeux vitreux.
Un squale de brume qui s'empare de ma langue, de mes yeux et qui fait crisser ses dents sur mon cœur endolori. Tel le laboureur qui se vengerait d'une terre peu fertile, assommant la terre et séparant ses chairs.
Les derniers lambeaux de mon palpitant, virevoltant dans leur cage comme des oiseaux blessés, pleurent d'une seule voix pour enfin s'écraser sur un sol rigide.
Celui des éphèmères frivolités d'un organe de velour, qui se confond en sanglot quand on lui fait la cour et réitère l'experience à la venue de l'hiver quand le grain vient à manquer et que le meunier aux joues rouges n'a plus rien à manger.
Annotations