Mâchoire d'Egypte
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Qui a vendu son âme au reptile qui glisse,
À l’animal ventru aux crocs de crocodile ?
Son appétit grandit quand coule l’avarice
De sa gueule béante qui crisse le long du Nil.
Gare, Ô voyageur, il fait partie des eaux.
C’est lui qui creuse la terre en ces sillons;
Il susurre à l’oreille des mots si beaux
Que l’on plonge en lui comme un oisillon.
Ne reste que le vent qui porte nos cris,
Le soleil sans bruit qui se couche meurtris,
Les bateaux dormant paisibles sur la rive
Et avec eux les pleurs de ceux qui survivent.
Il ne sème que la mort quand il promet
De rapporter Pactole du bout du monde.
Car ce crocodile ne pleure jamais,
C’est du malheur qu’il nous inonde.
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