Chapitre 9
Base Lima, Dalkia, Utopia, 3 juillet 1990, 22h50
Zack était avec un petit groupe de résistants, tout près de l'armurerie. Ils avaient pris position derrière des amas de caisses. Des soldats efdéèmois bloquaient la seule issue possible et ils étaient à un contre dix, si ce n'est plus. Ils tiendraient le plus longtemps possible. Zack était armé d'un fusil à pompe. Un autre résistant arrosait les troupes ennemies avec une mitrailleuse T-14, modèle assez ancien, mais toujours aussi efficace. Une autre dalkienne s'était emparée d'un fusil Léonitz-15b, un puissant fusil de précision. C'était une excellente tireuse. Elle faisait mouche à presque tous ses tirs. Enfin, un quatrième résistant tirait avec un fusil d'assaut LN-40, fusil d'assaut le plus répandu dans l'ancienne armée régulière dalkienne. C'était donc avec une certaine logique que la Résistance l'avait récupéré pour en équiper le gros de ses troupes. Le sien était équipé d'un lance-grenades qu'il utilisait lorsque les ennemis arrivaient en masse.
— On ne tiendra plus très longtemps ! cria le résistant à la mitrailleuse T-14.
— Ferme-la Douglas ! Et tire ! cria la tireuse d'élite, une jeune femme d'une trentaine d'années, brune, les cheveux mi-courts, qui avait pris position sur un amas de caisses.
— On tiendra aussi longtemps qu'on le pourra ! dit Zack.
La présence de soldats efdéèmois était plus faible qu'au niveau de la grande porte principale. Ils avaient dû tailler une brèche quelque part, pensa Zack. Il pensait également à sa sœur. Où était-elle ? Etait-elle toujours en vie ? Il essayait de ne pas trop y penser, pour se concentrer sur l'action. Lorsqu'il en aurait fini avec les troupes efdéèmes, s'il s'en sortait, il partirait à sa recherche. Mais pour le moment, trois autres résistants avaient besoin de son soutien. En fait, dans cette situation, ils devaient s'entraider s'ils voulaient avoir une chance de s'en sortir.
— Crève ! Crève ! Crève ! Ordure ! cria Douglas tout en arrosant l'ennemi avec des rafales de son fusil mitrailleur.
Quatre soldats efdéèmois tombèrent sous ses tirs. Mais pendant qu'il tirait, il était à découvert. Un soldat ennemi, bien placé, tira à trois reprises sur lui. La première balle le manqua de peu, se perdant dans une caisse située derrière lui. La seconde le toucha à l'épaule gauche et la troisième à la tête. Il s'effondra au sol.
— Douglas ! cria la résistante au fusil de précision, se dévoilant elle aussi à l'ennemi.
— Non, reste à couvert ! lui cria Zack.
Mais trop tard, un soldat efdéèmois saisit l'occasion et tira, l'atteignant à la poitrine et la tuant sur le coup.
— Non ! Merde ! cria le dernier résistant qui accompagnait Zack. Qu'est-ce qu'on fait maintenant, à deux ?
Zack, à couvert derrière une caisse, réfléchissait. Pendant ce temps, l'ennemi continuait de mitrailler leur position pour tenter de les débusquer. Rester à couvert trop longtemps pouvait faire croire à l'ennemi qu'ils ne disposaient plus de munitions.
— Il reste encore des grenades ? demanda Zack.
— Seulement deux. Il y en a déjà une dans le lanceur, lui répondit le résistant.
— Ok, passe-moi le fusil et l'autre grenade.
Zack avait une idée. Le plafond n'était pas très haut. Du moins il était assez bas pour qu'il puisse le toucher avec les grenades. Il se coucha derrière une caisse.
— T'es fou !? Si tu fais ça, tu vas faire s'effondrer le plafond sur nous ! cria le résistant comprenant ce que Zack s'apprêtait à faire.
— C'est risqué, je sais. Mais on n'a plus rien à perdre.
Zack tira la première grenade qui atteignit l'objectif, puis rechargea le lanceur avec la seconde, qu'il envoya légèrement plus à droite. Les soldats efdéèmois surpris par la manœuvre regardèrent au-dessus d'eux. Les explosions avaient endommagé le plafond. Tout commençait à s'effondrer. Des poutres de métal, des pierres et des lampadaires tombèrent sur les efdéèmois. Les débris en écrasèrent la plupart. Il n'en restait plus que deux. Le résistant sortit son pistolet P14D puis les élimina.
— J'y crois pas ! Ça a marché ! s'étonna-t-il.
— Ouais, maintenant sortons d'ici, lui répondit Zack.
Les deux résistants se frayèrent un chemin à travers les décombres pour sortir de la pièce.
— Au fait, moi c'est Zack.
— Dwayne.
Dwayne, blond aux yeux bleus et un peu plus petit que Zack, portait le casque militaire standard de l'ancienne armée dalkienne, que la Résistance avait repris, ainsi qu'un plastron de la Force Écarlate repeint en vert kaki, les couleurs de l'ancienne armée dalkienne, sur lequel était écrit ''Dalkia'' en jaune. La Résistance imposait à ses hommes le port de la combinaison militaire standard de l'ancienne armée dalkienne, au-dessus de laquelle les résistants pouvaient s'équiper comme ils le voulaient. Tout équipement était bon à reprendre. Dwayne avait récupéré ce plastron lors de l'une de ses missions, sur la dépouille d'un commando de la Force Écarlate qu'il venait de tuer d'une balle en pleine tête.
— Ok Dwayne, reprit Zack. Reste sur tes gardes. Le plafond risque de s'effondrer à tout moment et il peut encore y avoir des efdéèmois dans le coin.
***
Jack avait fini par réussir à dégager les débris afin de regagner le complexe avec Elena. Ils avaient remonté toute la conduite d'aération jusqu'à arriver dans un hangar. Il n'y avait plus grand-chose d'utilisable. Il y a quelques heures encore, il y avait des chars, des blindés, des camions et des hélicoptères. Désormais, plus rien. Mis à part quelques hélicoptères hors services. Il y avait également des dizaines de cadavres résistants et efdéèmois ainsi que deux épaves de Méchas. Jack et Elena entendaient encore des explosions et des coups de feu, qui avaient cependant l'air éloignés par rapport à leur position. Sans doute que les combats se déroulaient désormais à l'extérieur du complexe.
— Ils ont peut-être été tués, lui dit la jeune femme, en parlant des deux amis de Jack.
— Je suis sûr qu'ils s'en sont sortis.
Le Paranormal commençait à paniquer à l'idée de ne plus revoir ses amis.
— Viens, on va prendre ce couloir, dit Elena en désignant un corridor situé sur leur droite. Il mène à la porte principale. C'est certainement par-là que le Efdéème est entré et donc, c'est certainement là que sont tes amis, s'ils sont toujours vivants. Ou alors...
— Non ! Ils ne sont pas morts ! s'énerva Jack, interrompant la jeune femme.
— Je voulais dire qu'ils étaient peut-être partis, reprit-elle.
— Désolé. C'est juste que tout ça...
— Je comprends, t'inquiète pas. Suis-moi.
Jack et Elena empruntèrent ce fameux passage. Après quelques dizaines de mètres, ils arrivèrent à une intersection. Elena qui connaissait mieux les lieux lui dit de prendre à droite. Ce qu'ils firent sans regarder ce qu'il y avait à gauche.
— Jack !? cria une voix masculine.
Jack se retourna et reconnut Zack, accompagné d'un autre résistant : Dwayne.
— Zack ?! C'est toi ? Où est Olympe ?
— J'en sais rien. Je pensais qu'elle était avec toi. Bon, elle doit sûrement nous chercher. En espérant qu'elle s'en soit tirée. En tout cas, il faut sortir d'ici et l'attendre dehors. On ne peut pas la chercher, le complexe menace de s'effondrer à tout moment.
— Tu ne peux pas la contacter par radio ? demanda Jack.
— Ma radio est HS et elle n'en avait pas sur elle au moment de l'attaque.
Zack eut une pensée pour Jason, son meilleur ami. Avait-il survécu ?
L'équipe continua son chemin jusqu'à arriver au niveau de la porte principale. Tous furent choqués par le nombre de cadavres. Si quelques résistants avaient réussi à fuir, il ne devait plus en rester beaucoup. Il y avait également des véhicules mais aucun d'entre eux n'était opérationnel. Ils avaient été détruits ou endommagés durant les combats. Certains étaient encore fumants.
— Bon. Sortons d'ici maintenant. dit Zack.
Annotations