Epilogue : Cléofée
Les sermons, les menaces et les punitions, ce n’était pas la première fois qu’il en pleuvait sur nous. Certes, elles pouvaient sembler plus sévères que toutes celles qu’on avait pu nous infliger. Cependant, cela ne nous retirait en rien notre exploit. Cet exploit, même s’il devait rester secret, nous en étions fières. Et je pense que ma mère se doutait que nous avions réussi ce pour quoi nous étions partis. Nos visages, malgré la fatigue, étaient rayonnants d’une nouvelle force, celle de l’indépendance. Nous avions fait nos preuves.
Notre scolarité aurait dû toucher à sa fin, mais à cause de la décision du conseil de direction, nous nous étions vus prolonger d’une nouvelle année notre éducation magique. Cela ne me changeait pas trop, après tout, j’aurais continué à vivre dans les locaux de l’académie. Et puis, rester là à traîner dans les couloirs de l’école me permettait de profiter encore plus longuement de ma toute nouvelle popularité. Si j’étais déjà une icône parmi les plus jeunes, les plus âgés m’idolâtraient également.
Nous étions les aventurières. Les magiciennes d’au-delà des murs. Nous étions devenues des icônes de courage et d’intrépidité.
Moi qui appréciais d’être brossée dans le sens du poil, j’étais totalement servie et me complaisais sous les regards impressionnés de mes camarades plus âgés.
— Vous prévoyez de repartir en exploration, l’année prochaine ? me questionna-t-on une énième fois ?
Comme à chaque fois, je me figeais et, doucement prenais un air pensif, avant de me tourner vers l’initiateur de la question, avant de sourire de façon mutine et de répondre :
— Qui sait ce que nous réserve l’avenir.
J’ajoutais un clin d’œil équivoque, puis reprenais mon chemin, fière de l’effet provoqué dans la petite foule qui me suivait de prêt où que j’aille.
J’avais beau profiter de ma nouvelle notoriété, je savais que je ne voulais pas revivre les cauchemars que nous avions subis en dehors de l’académie. Je remerciais d’ailleurs Méline et ma mère pour leur interdiction de sortir de l’académie.
Aussi, je croisais les doigts en espérant que l’année qui allait suivre soit des plus calmes. Après toutes ces aventures, nous avions toutes besoin de repos.
Malheureusement, mon instinct me murmurait que cet espoir était vain.
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