L'ennui

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Harold dépliât son second post-it

  • Que détestes tu le plus ?
    Ce que je ne supporte pas c’est de m’ennuyer.
    Lorsque je n’ai rien à faire, rien à regarder, rien à écouter, personne à qui parler, je déprime grave. Me retrouver sans activité, sans contact et sans perspective me fait peur. Il faut que je me bouge.
    Cela ne me fait rien de me retrouver à travailler dehors seul, même sous la pluie, tant que je peux m’occuper. Mais me retrouver dans un endroit hyper cool mais sans avoir rien à faire, je vis cela comme une torture.
    J’ai pas mal morflé lorsque ma copine m’a largué parce que c’était une fille très active et qu’avec elle il y avait toujours quelques choses à faire. Je me suis retrouvé du jour au lendemain chez ma sœur avec qui je partage peu, et ça a été une vraie épreuve.
    Heureusement que j’avais ce job qui me forçait à me bouger. Mais heureusement surtout que je m'éclate avec la musique et lors de soirées, sinon j’aurais probablement sombré.

L'architecte se souvint en effet qu’au printemps Harold était arrivé avec un air profondément triste et lui avait rapidement parlé du départ de sa copine, de la détresse qu'il avait alors ressenti et des jours pendant lesquels il était resté enfermé chez lui sans pouvoir travailler. Philippe avait tenté de le réconforter, mais ils se connaissaient depuis trop peu de temps pour qu’il puisse vraiment l’aider comme il l’aurait souhaité.
A cette occasion Harold lui avait parlé du tatouage qu’il était en train de faire dessiner sur la partie droite de son thorax. Ce tatouage d'animal mythique qu’il appelait « mon ami » devait, par le symbole qu’il avait choisi, lui rappeler sa copine, mais maintenant, il lui faudra essayer de lui trouver une autre signification.

C’est à ce moment que Philippe décida de trouver des activités de jardinage qu’ils pourraient réaliser ensemble. Ce fut d’abord le nettoyage du bosquet d’un quart d’hectare en partie nord du jardin. Cela faisait longtemps que ce bois restait à l’état sauvage et il était suffisamment grand pour justifier des heures de travail commun, en particulier lorsqu’il s’agit de taille, de dessouchage ou de plantation.

Dès les premiers travaux en commun Philippe fit en sorte de simplifier leurs relations :

  • Tu permets que je te tutoies, ce sera plus simple ?
  • Oui cool, pas de problème.
  • Très bien, mais dans ce cas, tu dois aussi me tutoyer, sinon je ne serais pas à l'aise.
  • D'accord, je vais essayer, mais cela risque de ne pas être facile.
  • On va essayer, mais cela va bien se passer.
  • Ok, si vous..., pardon, si tu le penses...

Ces instants leur permirent aussi d'échanger, de s'apprécier et, graduellement, d’établir une relation qui tendait vers l'amitié.

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