Défi. Noir
Il ne faut parfois pas avoir peur d'un bon vieux cliché pour relever un défi.
Un orage sévit, brutal et puissant. La nature dans ce qu'elle a de plus beau.
Ana est seule, enfermée depuis plusieurs jours dans un bunker. Elle a été enlevée une nuit. Deux hommes l'ont emmenée brutalement dans une camionnette alors qu'elle sortait d'une boîte de nuit. Elle était seule, il faisait noir. La rue dans laquelle elle s'était garée n'était pas éclairée.
Ana a peur du noir et elle a raison.
Elle se trouve dans une pièce exiguë, froide et sombre. Un pack de 6 bouteilles d'eau posé dans un coin, c'est tout ce qu'elle a. Personne n'est encore venu la voir. Elle est enfermée, seule et n'entend rien, le silence, le noir et elle. La panique a rapidement cédé à l'envie de vivre. La seule lueur d'espoir dans ce sa geôle sinistre et lugubre est la diode lumineuse surplombant la porte.
Au loin, le vent et l'orage grondent. Ana prie pour que la nature lui vienne en aide. La bête se réveille, se déchaîne, rugit et souffle, toujours plus puissante.
« Vas-y emporte-toi ! »
Ses incantations s'exaucent. L'espoir renaît lorsque la porte se déverrouille. Le courant s'est coupé. C'est sa chance. Elle l'ouvre prudemment et tend l'oreille. Rien.
Ana a peur du noir, mais cet endroit la terrifie. Qu'ont prévu ses ravisseurs ? Quel est cet endroit glaçant ? Sans réfléchir davantage, elle bondit en direction de la sortie. La pénombre est écrasante, elle avance à tâtons, parcourant le couloir à la recherche d'une échappatoire. Elle progresse d'une dizaine de mètres puis percute le bout du couloir. Sa main caresse la froideur de l'obstacle et s'immobilise sur un nouvel espoir : une poignée.
Elle ferme les yeux, et reprend ses prières.
Sois ouverte, s'il te plaît !
Victoire. Une de plus. Ana plonge dans l'impétueuse nuit noire d'un endroit qu'elle ne connaît pas. Un éclair. Elle découvre l'arrière d'une maison. Le vent tourbillonne tant qu'il lui fait presque perdre l'équilibre. Des trombes d'eau s'abattent sur son corps, le froid la vivifie. Un nouvel éclair jaillit, une issue, un portique en métal trônant au bout du terrain. La foudre, encore. La cime des arbres virevolte et danse sur le rythme brutal des rafales.
« Elle se barre ! »
Ana se retourne en direction de cette voix roque et tonitruante. Trop noir pour percevoir quoique ce soit, elle décide alors de courir à toutes jambes en direction du portique. Un éclair, sa trajectoire a dangereusement dévié. Des bruits de pas. Elle réadapte sa course, accélère sa foulée et pose les mains sur la petite porte, verrouillée. Un flash, elle l'ouvre. Une main s'agrippe à son épaule et la tire en arrière. Elle bascule et s'écrase violemment au sol.
Ana a peur du noir, et elle a raison.
« Viens par ici toi ! Tu comptes aller où comme ça ? »
« Laissez-moi partir ... »
Elle supplie pour sa vie. Mais sans voir le visage de son agresseur, elle sait. La nature se démonte autour d'elle. Elle hurle à l'aide. Qui pourrait l'entendre ? Autrefois salvatrice, elle est désormais sa pire ennemie. L'orage la rend muette, aveugle, impuissante. Elle se débat telle une lionne acculée qui griffe, s'agite, donne des coups au prédateur qui s'est installé sur elle. Il la maintient fermement. Une pierre, une branche, quelque chose qu'elle pourrait capturer pour se défendre. Rien. La nature l'abandonne. Un éclair, ce regard...
Il va me tuer
Il empoigne son cou et serre. Ana lutte. Il explose son crâne sur le sol. Sa tête se brise sur quelque chose de dur. Elle est sonnée. Un nouveau fracas l'assomme presque. Il arrache encore sa tête du sol. Elle pose la main sur la pierre. Il recommence, sa paume se brise. Bouger ses doigts est une torture qu'il faut surmonter. Elle doit se battre. D'un geste désespéré, elle l'agrippe et la fait atterrir sur l'homme. La pierre atteint le visage, elle est en persuadée.
« Putain salope ! » hurle l'homme.
Elle recommence, encore et encore. Plus elle frappe, plus il serre sa nuque. La trachée comprimée, l'air se raréfie. Ses forces l'abandonnent. Un éclair, l'homme sourit. Elle va mourir, là, étendue dans le noir, seule. La foudre révèle la cime des arbres, mouvant violemment, comme s'ils la nargaient de leur propre liberté. Cette nature est si cruelle. Une minute elle l'inonde d'espoir, une autre, elle l'enferme dans son trépas.
Ana avait peur du noir, et elle avait raison.
Table des matières
En réponse au défi
Noir
Bonjour, je vous propose aujourd'hui de m'écrire un texte en rapport avec le noir. Seules petites contraintes, votre texte doit être un récit d'horreur, polar ou un récit de fantasy, mais pitié, vraiment, pas de poèsie ^^!
Bonne écriture à tous!
Commentaires & Discussions
Orage et nuit noire | Chapitre | 8 messages | 4 ans |
Des milliers d'œuvres vous attendent.
Sur l'Atelier des auteurs, dénichez des pépites littéraires et aidez leurs auteurs à les améliorer grâce à vos commentaires.
En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.
Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion