Par amour (faits réels)

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- C'est maintenant que tu vas reculer ? me demanda-t-il avec son air sérieux et provocateur.

Non je ne voulais pas le décevoir, car le décevoir voudrait dire qu'il se murerait dans un silence définitif. Il serait déçu de moi. Je lui avais promis tellement de choses mais désormais je commençais à regretter ma décision. Cette ultime décision, qui pouvait faire pencher la balance.

Nous étions revenus ensemble. Pour être exact, à "moitié" ensemble. Il me laissait une seconde chance car je l'avais déçu une première fois. Nous avions rompu mais sans vraiment nous séparer. Et il avait appris tout ce que je lui avais caché. Mes sorties en douce, comment je m’habillais … Comme à mon habitude je me justifiais c’était devenue une habitude, quelque chose de naturel. Presque trop, mais je l'aimais. J'avais pris pourtant du recul, je m'étais dit qu'il ne me méritait pas. Cet être si possessif qui m'avait privé de ma féminité, de mes amis et qui me surveillait sans arrêt grâce à MSN et Facebook. Et pourtant l’on m’a toujours dit qu’il n’était pas fait pour moi. Mais je transpirais cette envie irrépressible de l’aimer, d’être auprès de lui. J’avais besoin de son souffle, de son odeur telle une sangsue. Je devais l’aimer. Malgré tout, je me sentais vivante avec lui. Je me sentais en sécurité et à l’aise à son contact. Tout allait bien lorsque l’on était seul. Mais une fois que nous étions entourés et que notre bulle est éclatée alors, les conflits reprenais car on n’était jamais d’accord. Il me voulait pour lui tout seul. Je devais me mette en jupe uniquement en sa présence. Que je sorte uniquement avec lui. Chaque soirée se terminait mal et pourtant tous les efforts du monde je les réalisaient. Mais cela ne suffisait pas.

Alors je lui avais promis que je tenterais quelque chose d’exceptionnel. Une chose qu’il ne me plaisait guère lorsqu’il le faisait. Même avec sa bande de copains que je ne connaissais pas plus que ça d’ailleurs. Mais je l’aimais par-dessus tout, malgré cette chance qui allait sûrement tomber à l’eau à cause de cette remise en question permanente. A-t-il vraiment besoin de moi ? Il ne me posa pas la question car chez moi cela sonnait comme une évidence. La preuve, j’allais réaliser quelque chose que j’ai toujours détesté faire par principe et par sécurité. Alors tous les deux assis dans la voiture, dans le parking face à cet hôtel pourri je lui répondis avec la voix d’une pure victime :

- Non, je ne reculerais pas.

- Tu me l’as promis.

- Je sais que je te l’ai promis mais …, soufflais-je. L’angoisse montait légèrement. Je n’avais pas faim et pourtant il voulait à tout prix manger lorsqu’on l’aura avalé. Car c’était un coupe faim qui pouvait durer longtemps.

- Bon ok ne le prends pas, fit-il en se tournant vers le volant. Je t’avertis tu m’as déçu. » Il savait que ça me faisait mal et que ça m’encouragerait à le faire.

La culpabilité envahissait mes veines. Moi qui suit contre toutes les drogues, il voulait m’en faire essayer une pour passer une nuit inoubliable. Un homme qui m’aimait vraiment, ne devrait-il pas consolider les morceaux sans prise de stupéfiant ?

- C’est bon je vais le faire, dis-je avec détermination mais avec une boule énorme au creux de mon estomac. J’avais peur de ce que ça pouvait me faire, j’avais peur de tout : que mon cerveau déraille, d’être accro, que le lendemain mes parents s’en rende compte ou de faire une chute, de tomber dans le coma ou avoir des effets secondaires. Le danger je ne voyais que le danger. « Je le fais si tu le fais »

- On le fait tous les deux, lâcha-t-il en prenant deux boulettes au creux de ses mains.

- Je vais prendre ça mais c’est trop gros ! Criais-je.

- Oh ça va c’est rien comparé au mien. Il approcha sa main pour faire la comparaison il y avait deux boulettes une plus grosse que l’autre. Il me tendait la main et je pris la plus petite que je faisais rouler entre mes doigts.

- Ça ne va rien me faire tu en sûr ?

- Tu ne vas pas devenir accro non. Tu vas juste beaucoup parler, faudra beaucoup t’hydrater. Mais il faut manger avant alors prend le maintenant qu’on aille acheter quelque chose à se mettre sous la dent avant que les effets commencent !

Je regardais le machin dans mes mains. Je n’étais pas très confiante mais bêtement je lui faisais confiance à lui. Et il me protégerait, j’en étais sûre.

A force de le faire rouler, la petite boule s’ouvrit pour laisser échapper quelques flocons de poudre blanche.

- Qu’est-ce que tu fais vite prend le ! Ordonna-t-il. Et sans réfléchir je mis le contenu dans ma bouche et l’avala. Par amour. Simplement par amour.

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