Dans les pays du tiers monde où les pauvres sont majoritaires on met en place des dictatures. L'absence de démocratie permet à une minorité de gouverner la majorité.

 Dans les pays riches où les nantis sont majoritaires règne la démocratie. La démocratie se traduit par l'oppression des minorités.

 Dans les deux cas ce sont toujours les plus démunis qui subissent le pouvoir des possédants.

 Pour désigner un gouvernement par les riches on utilise le terme de ploutocratie, mais il n'existe pas de mot pour qualifier un régime d'organisation politique aux mains des pauvres. Les mots permettent la formation et l'expression de la pensée. La subversion pourrait donc commencer par l'invention d'un mot.

 Devant tant de difficulté les pauvres ont parfois recours à la religion, mais celle-ci ne leur apporte aucun soutient si ce n'est un conseil de patience en attendant le jugement dernier, comme en témoigne cette lettre de Léon XIII du 17 septembre 1882 :

"La question des rapports du riche et du pauvre qui préoccupe tant les économistes sera parfaitement réglée pour cela même qu'il sera bien établi que la pauvreté ne manque pas de dignité, que le riche doit être miséricordieux et généreux, le pauvre content de son sort et de son travail puisque ni l'un ni l'autre n'est né pour les biens périssables et que celui-ci doit aller au ciel par la patience, celui-là par la libéralité".