Dissemblables soeurs
Chapitre 1 - Dissemblables sœurs
À Ocanom, vivaient deux sœurs de noble naissance. Comtesses de titre, la plus âgée se prénommait Hugonnette de Besson-Blois et la plus jeune s'appelait Guillemette de Besson-Blois. Nées à quatorze mois de différence, Hugonnette venait d'avoir dix-sept ans et sa sœur en aurait bientôt seize. Leurs parents, le Comte et la Comtesse de Besson-Blois, n'avaient jamais fait de différence ni privilégié l'une ou l'autre de leurs filles. Hugonnette et Guillemette avaient été choyées d'égale manière, avaient reçu une éducation similaire et avaient eu la même gouvernante. Malgré ce traitement identique, les sœurs étaient de nature et de comportement diamétralement opposés.
Hugonnette était une demoiselle facile à vivre à la beauté classique. Jolie brune aux yeux verts, dès son plus jeune âge, elle s'était montrée douce, serviable, honnête et bienveillante envers son prochain. Appréciée et fidèle en amitié, c'était une demoiselle très entourée dont on vantait la grâce et la bonté.
Guillemette, ravissante blonde aux yeux bleus, était à l'inverse de sa sœur, une jeune fille excentrique, caractérielle, égoïste et malheureusement... très envieuse. De par son tempérament spécial, elle n'avait jamais réellement lié de relations amicales. À dix ans, elle avait cependant entraîné Marinnette de Bourg-Massepain, Vicomtesse de son état, dans ses coups tordus et ses nombreuses intrigues. Sous influence, la pauvresse s'était laissé manipuler trois années de suite jusqu'à finir par se révolter et la lâcher. Sa réputation était faite et depuis lors, Guillemette de Besson-Blois n'avait eu d'autres camarades parmi les filles du Palais. Oh, il y avait bien eu quelques tentatives de rapprochement avec quelques Baronnes et avec une Marquise qui avaient passé outre les ragots sur son compte, mais tenues de se soumettre aux exigences de Guillemette et d'obéir à ses ordres, toutes s'étaient rapidement lassées, détournées d'elle puis jurées qu'on ne les y reprendrait plus. Qu'importe ! Guillemette préférait de toute façon rester seule plutôt que d'avoir un entourage de nymphettes au nez poudré. Des nymphettes qu'elle jugeait insignifiantes ou susceptibles de lui faire de l'ombre.
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